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ACTE III, SCÈNE I. 117

veut dire puisque Laodice est en nos mains. Voyez la note au pre- mier acte 1 .

Vers 19. Allons, de sa réponse à votre compliment, Prendre l'occasion de parler hautement.

Ces deux vers sont trop mal construits; le mot de compliment ne se peut recevoir dans la tragédie, s'il n'est ennobli par une épithète. Pour le mot de civilité il ne doit jamais entrer dans le style héroïque. Mais ce qui ne peut jamais être ennobli, c'est le rôle de Prusias.

��ACTE TROISIÈME.

SCÈNE I.

Vers \ . Reine, puisque ce titre a pour vous tant de charmes, Sa perte vous devroit donner quelques alarmes.

L'auteur n'exprime pas sa pensée. Il veut dire vous devriez craindre de le perdre. Mais sa perte signifie qu'elle l'a déjà perdu : or une perte donne des regrets, et non des alarmes.

Vers 3. Qui tranche trop du roi ne règne pas longtemps.

Cette manière de s'exprimer n'appartient plus qu'au comique. D'ailleurs un roi qui sait gouverner peut trancher du roi, et régner longtemps.

Vers 7. Vous vous mettez fort mal au chemin de régner.

Chemin de régner ne peut se dire. Toutes ces façons de parler sont trop basses.

Vers 9. Vous méprisez trop Rome, et vous devriez faire Plus d'estime d'un roi qui vous tient lieu de père.

Vous devriez faire, à la fin d'un vers, et plus d'estime, au com- mencement de l'autre, est ce qu'on appelle un enjambement vicieux. Cela n'est pas permis dans la poésie héroïque. Nous avons jusqu'ici négligé de remarquer cette faute ; le lecteur la remarquera aisément partout où elle se trouve. Nous avons déjà observé 2 que faire estime, faire plus d'estime, n'est pas français.

1. Page 105, ligne 8.

2. Page 112.

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