Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome32.djvu/136

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12fi REMARQUES *ll\ NICOMÈDE.

Corneille cependant mmiI rendre intéressant. Il parait étonnant que Nicomède mette de la grandeur d'âme à injurier tout le monde, el qu'Attale, qui est brave et généreux, et qui va bientôt en donner des preuves, ait la complaisance de le souffrir.

Plus on examine cette pièce, plus on trouve qu'il fallait l'in- tituler comédie, ainsi que Don Sanche d'Aragon.

Vers 10 De ce qu'on vous ordonne

est trop fort, et ne s'accorde pas avec le mot de prière.

Vers li. Mais vous défaites-vous du cœur de la princesse.... De trois sceptres conquis, du gain de six batailles,

Des glorieux assauts de plus décent muraille?

On ne se défait pas d'un gain de batailles et d'un assaut. Le mot de se dèfavre,qw d'ailleurs est familier, convient à des droits d'aînesse ; mais il est impropre avec des assauts et des batailles gagnées.

Vers 20. Rendez donc la princesse égale entre nous deux. Il fallait rendez le combat égal.

Vers dern. Vous avez de l'esprit si vous n'avez du cœur.

Il ne doit pas traiter son frère de poltron, puisque ce frère va faire une action très-belle, et que cet outrage même devrait em- pêcher de la faire.

SCÈNE VIL

Cette scène est encore une scène inutile de picoterie et d'i- ronie entre Arsinoé et Nicomède. A quel propos Arsinoé vient- elle? Quel est son but? Le roi mande Nicomède. Voilà une action petite à la vérité, mais qui peut produire quelque effel ; Arsinoé n'en produit aucun.

Vers I i . Ces hommes du commun tiennent mal leur promesse.

Ces mots seuls font la condamnation de la pièce; deux hommes du commun subornés! Il y a dans cette invention de la froideur et de la bassesse.

Vers 18. Je les ai subornés contre vous à ce compte ?

On voit assez combien ces termes populaires doivent être proscrits.

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