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128 REMARQUES SUR NICOMÈDE.

Contre tanl de vertus, contre tanl de victoires, Doit-on quelque croyance à des âmes si noires?

Bien voir ce que c'est, devoir de la croyance contre des victoires; le premier est trop familier, le second n'est pas exact.

Vers 27. Nous ne sommes qu'un sang.

Je crois que cette expression peut s'admettre, quoiqu'on ne dise |>;is deux sangs.

Vers 27. Et ce sang dans mon cœur

A peine à le passer pour calomniateur.

A peine à le passer n'est pas français ; on dit, dans le comique, je le passe pour honnête homme.

Vers 29. Et vous en avez moins à me croire assassine.

Je ne sais si le mot assassine, pris comme substantif féminin, se peut dire ; il est certain du moins qu'il n'est pas d'usage.

Vers 47. Vous êtes peu du monde, et savez mal la cour.

— Est-ce autrement qu'en prince on doit traiter l'amour?

— Vous lo traitez, mon fds, et parlez en jeune homme.

Style comique ; mais le caractère d'Attale, trop avili, com- mence ici à se développer, et devient intéressant.

On ne peut terminer un acte plus froidement. La raison est que l'intrigue est très-froide, parce que personne n'est véritable- ment en danger.

��ACTE QUATRIEME.

SCÈNE I.

Arsinoé joue précisément le rôle de la femme du Malade ima- ginaire, et Prusias celui du malade qui croit sa femme. Très-sou- vent des scènes tragiques ont le même fond que des scènes de comédie : c'est alors qu'il faut faire les plus grands efforts pour fortifier par le style la faiblesse du sujet. On ne peut cacher en- tièrement le défaut; mais on l'orne, on l'embellit par le charme de la poésie. Ainsi dans Mithridate, dans Britannicus,etc.

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