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ACTE I, SCÈNE IV. 273

Vers '17. Va, dis-je, et sans vouloir te charger d'autres soins, Vois si je puis bientôt lui parler sans témoins.

Ce vers, sans vouloir te, etc., qui ne semble fait que pour la rime, annonce avec art qu'Antiochus aime Bérénice.

��SCENE II.

ANTIOCHUS, seul.

Beaucoup de lecteurs réprouvent ce long monologue. Il n'est pas naturel qu'on fasse ainsi tout seul l'histoire de ses amours : qu'on dise: Je me suis tu cinq uns; on m'a impose silence; j'ai couvert mon amour d'un voile $ amitié. On pardonne un monologue qui est un combat du cœur, mais non une récapitulation historique.

Vers 20. Belle reine, et pourquoi vous offenseriez-vous? Belle reine a passé pour une expression fade.

Vers 28. Je pars, fidèle encor quand je n'espère plus.

Ces amants fidèles, sans succès et sans espoir, n'intéressent jamais. Cependant la douce harmonie de ces vers naturels fait qu'on supporte Antiochus : c'est surtout dans ces faibles rôles que la belle versification est nécessaire.

SCÈNE III.

Vers 2 Je n'ai percé qu'à peine

Les flots toujours nouveaux d'un peuple adorateur, Qu'attire sur ses pas sa prochaine grandeur.

La prose n'eût pu exprimer cette idée avec la même précision, ni se parer de la beauté de ces figures. C'est là le grand mérite de la poésie. Cette scène est parfaitement écrite, et conduite de même : car il doit y avoir une conduite dans chaque scène comme dans le total de la pièce ; elle est même intéressante, parce qu'Antiochus ne dit point son secret, et le fait entendre.

SCÈNE IV.

Vers 25. Jugez de ma douleur, moi dont l'ardeur extrême,

Je vous l'ai dit cent fois, n'aime en lui que lui-même ; Moi qui, loin des grandeurs dont il est revêtu, Aurois choisi son cœur et cherché sa vertu !

32. — Comm. sur Corneille. IL 18

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