432 APPENDICE.
Je ne peins pas la beauté nue, De peur, nouveau Pygmalion, D'être amoureux do ma statue Et de tourner comme lxion.
��L'amour! j'ai vu de près la Parque, Et je n'aime plus qu'à moitié, Je n'aventure plus ma barque Qu'au rivage de l'amitié.
��m '. AUX MANES
DE MADAME DU CHATELET.
Un sommeil éternel a donc fermé les yeux Où brillait la vertu, l'amour et le génie; La vérité, l'honneur, la foi, la modestie, N'ont pu changer du sort l'arrêt impérieux.
Tu meurs, immortelle Emilie, Ou plutôt ta belle âme, en volant vers les dieux,
A son principe est réunie ; Avec toi la pudeur de la terre bannie
Rentre pour jamais dans les cieux. Tu meurs, et je survis à ton heure fatale ; Je vois encor le ciel dont tu ne jouis plus. Hélas! où l'amitié, les talents, les vertus,
Pourront-ils trouver ton égale? Oui me rendra les jours passés dans la douceur
D'une confiance tranquille,
Où mon âme, à tes goûts docile,
N'avait pour loi que ton humeur;
Où loin des propos de la ville
Et du vain faste de la cour,
Sans soins, sans brigue et sans entour, L'Arioste et Newton, dans un loisir utile,
3. Mémoires sur Voltaire, par Longchamp et Wagnière, Paris, 1826, 2 vol. in-8°, tome II, page 382. Ces vers ont été attribués à Marmontel par Thieriot.
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