Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome32.djvu/453

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avec les seigneurs de La Barre, de Tende, de Genneviliers, de Barbezieux, de Mouhy, de Montpezat, du Bellay, de Château-Morand, etc.

On voit par là combien Moreri et ses continuateurs se sont trompés en attribuant la charge de premier gentilhomme de la chambre du roi à Anne de Montmorency en 1520, puisqu’en ce temps et pendant tout le règne de François Ier , cette charge n’existait pas. Anne de Montmorency est compris dans le rôle des gentilshommes ordinaires jusqu’à l’année 1538, où il fut fait connétable. Duchêne, plus exact dans l’Histoire de la maison de Montmorency, ne fait point le connétable Anne premier gentilhomme de la chambre : ce n’est qu’en 1560, après la mort de François Ier, que le maréchal de Saint-André, le premier de son quartier dans l’office de gentilhomme ordinaire, se fit donner les provisions de premier gentilhomme de la chambre. Il était allé, en 1557, complimenter le roi d’Angleterre en qualité de gentilhomme ordinaire ; ses appointements furent toujours de douze cents livres, comme ceux des autres, quand il eut la patente de premier gentilhomme de la chambre du roi.

9° Le maréchal de Saint-André ayant été tué à la bataille de Dreux, en 1562, personne n’eut le titre de premier gentilhomme de la chambre du roi, jusqu’en 1568, que le comte de Retz ; Gondi, favori de Catherine de Médicis, gentilhomme ordinaire, obtint les mêmes provisions que le maréchal de Saint-André sans avoir d’autres appointements que douze cents livres.

10° En 1580, Henri III avait deux premiers gentilshommes de la chambre, le maréchal de Retz et le marquis de Villequier, à onze cent soixante et six écus de gages.

Alors les vingt-quatre gentilshommes ordinaires, servant par quartier, avaient six cent soixante et six écus. C’étaient MM. d’Argence, de La Bourdaisière, d’Urfé, du Chàtelet, de Noailles, de Ilauterive, de Creuilly, d’Harcourt, de Villarceaux, de Saint-Chamarane, de Grand-Pré, du Reauté, de Listenois, de Givry, de Larchant, de Crillon, de Pardaillan, Marigny, d’Aubeterre, de Villeroy, de Prie, etc.

11° En 1585 il y eut trois premiers gentilshommes de la chambre du roi, le marquis de Villequier, le duc de Joyeuse et le duc d’Épernon, aux mêmes appointements de onze cent soixante-six écus.

12° Cette même année 1585, les gentilshommes ordinaires de la chambre du roi servant près de sa personne (c’est ainsi qu’ils sont qualifiés dans les rôles), négligèrent de porter la clef