Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome32.djvu/486

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476 APPENDICE.

Chapitre VI. — Du pacte social.

« ... Ces clauses bien entendues se réduisent toutes à une seule, savoir l'aliénation totale de chaque associé avec tous ses droits à toute la commu- nauté : car, premièrement, chacun se donnant tout entier, la condition c?t égale pour tous, et, la condition étant égale pour tous, nul n'a intérêt de la rendre onéreuse aux autres... »

Tout cela est faux. Je îie me donne pas à mes concitoyens sans réserve. Je ne leur donne point le pouvoir de me tuer et de me voler à la pluralité des voix. Je me soumets à les aider et à être aidé, à faire justice et à la recevoir. Point d'autre con- vention.

« ... Nul autre auteur français, que je sache, n'a compris le vrai tens du mot citoyen... »

Ces mots terminent une note de Rousseau sur le sens du mot cité; au-dessous Voltaire écrit : Quelle pitié! Ne voilà-t-il pas une chose difficile à comprendre! Le gouvernement muni- cipal existe en France. Les citoyens de Paris, le prévôt des marchands, les quarteniers élisent les échevins, le corps des marchands élit les consuls. C'est pour cela qu'à Londres la cité diffère de la ville.

Chapitre VII. — Du souverain.

« ... Sitôt que cette multitude est ainsi réunie en un corps, on ne peut offenser un des membres sans attaquer le corps... »

Cela est pitoyable. Si on donne le fouet à Jean-Jacques Rous- seau, donne-t-on le fouet à la république?

« ... Afin donc que le pacte social ne soit pas un vain formulaire, il renferme tacitement cet engagement, qui seul peut donner de la force aux autres, que quiconque refusera d'obéir à la volonté générale y sera contraint par tout le corps, ce qui ne signifie autre chose, sinon qu'on le forcera d'être libre : car telle est la condition qui, donnant chaque citoyen à la patrie, le garantit de toute dépendance personnelle, condition qui fait l'artifice et le jeu de la machine politique, et qui seule rend légitimes les engagements civils, lesquels sans cela seraient absurdes, tyranniques, et sujets aux plus énormes abus. »

Tout cela n'est pas exposé assez nettement.

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