LE SOTTISIER
��Article des Arts.
On était bien sot autrefois... Lacoste rapporte dans ses notes qu'en 1600 il y avait à Paris un petit cheval écossais qui faisait les mêmes tours que celui que nous avons vu à la foire Saint- Germain. Son maître fut accusé de magie, et son procès instruit. Songez à la Galigaï, Grandier, Goffredy.
Tout s'oublie : les intrigues de Ja cour de Henri le Grand lurent rentretien de la cour de Louis XIII. Sous Louis XIV on ne parlait que de la Régence. Tous ces petits événements s'anéantis- sent les uns par les autres.
1648-49. Invention de boire à la glace. Père Mersenne doutait qu'on pût faire geler de l'eau avec glace et salpêtre.
Dans la régence d'Anne, la cour étant à Saint-Germain, on fut obligé de mettre en gage les pierreries de la couronne. Le roi manqua du nécessaire; on fut obligé de congédier les pages de la chambre. C'est dans ce temps que la princesse Henriette se tenait au lit, faute d'un fagot.
1649. La noblesse française, qui ne s'assembla pas pour réfor- mer l'État, s'assembla pour la querelle d'un tabouret que la reine voulait donner à M me de Pons et à quelques autres. Le gouverne- ment était rempli de faiblesse et de ridicule. Le cardinal Mazarin passait publiquement pour l'amant de la reine. Le marquis de Gerson osa faire une déclaration à Sa Majesté, et M. le Prince voulait ôter à la reine jusqu'à la liberté de s'en fâcher. Ces baga- telles causèrent de grands mouvements. Au milieu de ces sottises on assassinait, on supposait des assassinats pour exciter le peuple à la vengeance.
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