Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome32.djvu/533

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M. de Fieubet.

Trompeur, rendez-moi mes désirs,
Et je vous rendrai vos plaisirs.
L’espérance étail ma nourrice,
Son lait était doux et sucré :
Hélas! pourquoi m’a-t-on sevré?

Saint-Pavin à l’abbé d’Aumont.

Abbé, vous avez la naissance,
La bonne mine, l’air des grands.
Ces avantages apparents
Cachent beaucoup d’insuffisance.
Nature, en formant votre corps,
Lui prodigua tous ses trésors,
Et lui donna tant d’avantage
Que celui qui forma l’esprit
En fut jaloux, et, de dépit,
Refusa d’achever l’ouvrage.

Berlaul.

Quand je revis ce que j’ai tant aimé,
Peu s’en fallut que mon feu rallumé
N’en fit le charme en mon âme renaître,
Et que mon cœur, autrefois son captif,
Ne ressemblât l’esclave fugitif
A qui le sort fait rencontrer son maître.

Charleval.

Je ne suis point oiseau des champs,
Mais je suis oiseau des Tournelles,
Où, sans choix des saisons nouvelles,
On fait l’amour en tous les temps;
Et nous plaignons les tourterelles,
Qui ne se baisent qu’au printemps

Le duc de devers sur l'abbê de la Trappe.

Cet abbé, qu’on croyait pétri de sainteté,
Vieilli dans les déserts et dans l’obscurité,
Orgueilleux de ses croix et fier de ses souffrances,
Rompt ses sacrés statuts en rompant le silence,