Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome32.djvu/536

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Chanson du comte Thibaut pour la reine Blanche. — Il avait été quitté pour le nonce du pape.

Comme elle sçut me prendre et m’allumer,
En beau parler et à cointement rire!
Nul ne l’orroit si tendrement parler
Qui ne cuidàt de son cœur être sire.
Ah ! traître Amour, ce vous l’ose bien dire.
On vous doit bien servir et honorer;
Mais Blanche et vous, ne faut pas s’y fier 1 .

Cette femme fut comme Troie :
Mille héros, sans aucun fruit,
Cherchèrent en vain cette proie;
Un cheval n’y fut qu’une nuit.

Que ta voix divine me touche,
Et que je serais fortuné
Si je pouvais rendre à ta bouche
Le plaisir qu’elle m’a donné!

La Faye sur Boindin.

Oui, Vadius, on connaît votre esprit :
Savoir s’y joint, et quand le cas arrive
Qu’oeuvre paraît par quelque coin fautive,
Qui d’Hélicon blesse le moindre rit,
Plus aigrement qui jamais la reprit?
Mais on ne voit qu’en vous aussi se montre
Goût de louer le beau qui s’y rencontre,
Dont cependant maints beaux esprits font cas.
De vos pareils que voulez-vous qu’on pense?
Eh quoi ! qu’ils sont connaisseurs de beautés - ?
Je n’en voudrais tirer la conséquence,
Mais bien qu’ils sont gens à fuir de cent pas.

Pour la princesse de Conti, dont on disait le roi de Maroc amoureux.

Pourquoi refusez-vous l’hommage glorieux
D’un roi qui vous attend et qui vous croira belle?

1. Ce couplet ne se trouve pas dans les chansons de Thibaut de Champagne) I qu’il est cité ici.

2. Ce vers ne rime point.

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