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ANNÉE 1723.

achevé la première ébauche de ma Mariamne, et peux fort bien me passer de celle de M. Fenton ; mais je ne me passerai jamais de votre amitié, dont je reçois les marques avec la plus tendre reconnaissance. Vous devriez bien quelque jour venir à la Rivière-Bourdet, apporter la Mariamne anglaise, et voir la française, dont l’auteur est assurément pour toute sa vie votre, etc.

Nous disputons tous ici à qui a le plus d’envie de vous voir et de vous embrasser.



87. — À M. THIERIOT,
à la rivière-bourdet.

Paris. …juin.

Si vous avez soin de mes affaires à la campagne, je ne néglige point les vôtres à Paris, J’ai eu avec M. Pâris l’aîné[1] une longue conversation à votre sujet. Je l’ai extrêmement pressé de faire quelque chose pour vous. J’ai tiré de lui des paroles positives, et je dois retourner incessamment chez lui, pour avoir une dernière réponse.

Je viens de lire les nouveaux ouvrages de Rousseau. Cela est au-dessous de Gacon. Vous seriez stupéfait si vous les lisiez. Je n’irai point voyager en Allemagne ; on y devient trop mauvais poëte.

Ma santé et mes affaires sont délabrées à un point qui n’est pas croyable ; mais j’oublierai tout cela à la Rivière-Bourdet. J’étais né pour être faune ou sylvain ; je ne suis point fait pour habiter une ville.



88. — À MADAME LA PRÉSIDENTE DE BERNIÈRES.

Juillet.

Votre gazette ne sera pas longue, cette fois-ci, car le gazetier est très-malade et a la fièvre actuellement. Il n’y a de santé pour moi que dans la solitude de la Rivière. Je crois être en enfer,

    un des camarades de Voltaire au collège Louis-le-Grand. Il est auteur de quelques pièces de théâtre (voyez les lettres des 13 août et 2 novembre 1731) et de poésies. Voltaire lui adressa un grand nombre de lettres. Cideville, conseiller au parlement, de Rouen et membre de l’académie de cette ville, n’est mort que le 5 mars 1776. Il était devenu dévot. (B.)

  1. Antoine. Le second se nommait La Montagne ; le troisième est connu sous le nom de Pâris-Duverney ; le quatrième etait appelé Pâris-Montmartel. Le marquis de Luchet a publié une Histoire de MM. Pâris. 1776. in-8o.