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ANNÉE 1720.

une lettre[1] en vers qui est très-jolie : je lui ai fait réponse, mais non pas si bien. Je souhaite quelquefois que vous ne le connaissiez point, car vous ne pourriez plus me souffrir.

Si vous m’écrivez, ayez la bonté de vous y prendre incessamment : je ne resterai pas si longtemps à Villars, et je pourrai bien venir vous faire ma cour à Paris dans quelques jours.

Adieu, madame la marquise ; écrivez-moi un petit mot, et comptez que je suis toujours pénétré de respect et d’amitié pour vous.



42. — À M. THIERIOT[2]

1720.

Je vous confie, mon cher ami, ce que j’ai de plus cher au monde. Vous trouverez les six premiers chants[3] copiés, et les trois derniers de ma main. Je vous supplie de faire copier le tout exactement pour M. le Régent, et les trois derniers chants pour moi. Vous recevrez incessamment vos instructions, de Richelieu ; je vous donnerai des lettres pour M. de Fargès[4]. Adieu, mon cher ami, je vous embrasse mille fois. Je n’oublierai de ma vie l’obligation que je vous ai de vouloir bien vous charger de tout cela. Adieu.



43. — À M. THIERIOT.

À Richelieu, ce samedi 25… 1720.

Voici une lettre pour M. le duc d’Orléans ; elle est décachetée, afin que M. de Fargès la voie. En voici une autre pour M. de Fargès, que vous aurez la bonté de lui rendre la première. Quand il l’aura lue, vous lui donnerez celle pour le Régent, et le prierez de la cacheter lui-même. Vous lui donnerez ces lettres avec mon poème, quand il sera écrit ; et, comme on ne voit que difficilement M. de Fargès, je vous conseille de lui écrire un petit mot la veille du jour que vous le voudrez voir. Vous lui manderez qu’ayant bien voulu vous charger, en mon absence, de remettre mon poème entre ses mains, vous lui demandez audience pour le lendemain matin, et qu’il fasse dire à sa porte qu’on laisse entrer M. Thieriot. Vous lui recommanderez, quand vous lui parlerez, sur toute chose de ne faire voir mon poème à qui que

  1. Elle est dans les Pièces inédites de Voltaire, publiées par M. Jacobsen en 1820, page 157. Nous l’avons donnée sous le no 39.
  2. Voyez, sur Thieriot, la note 1 de la pape 59.
  3. De la Henriade.
  4. Conseiller d’État.