Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome33.djvu/74

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
56
CORRESPONDANCE.

ce soit, et vous lui ferez entendre combien il m’est de conséquence qu’on n’en tire point de copie. Cela fait, vous aurez la bonté de mettre l’autre copie de mon poëme dans une cassette, et d’en charger La Brie, avec ordre de partir sur-le-champ pour Sully, où je serai dans quatre jours. Écrivez-moi donc à Sully, mon cher enfant, dès que vous aurez reçu ma lettre.

Comptez que je brûle de revenir à Paris, pour m’y acquitter de toutes les obligations que je vous ai dans cette affaire.

Je suis actuellement dans le plus beau château de France. Il n’y a point de prince en Europe qui ait de si belles statues antiques, et en si grand nombre. Tout se ressent ici de la grandeur du cardinal de Richelieu. La ville est bâtie comme la Place-Royale. Le château est immense ; mais ce qui m’en plaît davantage, c’est M. le duc de Richelieu, que j’aime avec une tendresse infinie, pas plus que vous cependant. Écrivez-moi vite à Sully des nouvelles de votre santé. Si vous aviez besoin d’argent, j’écris à mon frère de vous en faire donner.



44. — À M. THIERIOT.

Au Bruel, 13 novembre 1720.

Je n’entends parler ni de vous ni de M. de Fargès ; peut-être m’avez-vous écrit à Sully, où je ne suis plus. Je n’attends qu’une de vos lettres pour retourner à Paris. Écrivez-moi donc au Bruel, chez M, le duc de La Feuillade, par Orléans, sitôt la présente reçue. S’il y a quelque nouvelle à Paris, faites-m’en part. Je grille de vous revoir dans cette bonne santé dont vous me parlez. Comme la ressemblance de nos tempéraments est parfaite, je me porte aussi bien que vous. Je crois cependant que vous avez eu hier mal à l’estomac, car j’ai eu une indigestion[1].



45. — À M. DE FONTELLE.

De Villars, juin 1721.

Les dames qui sont à Villars, monsieur, se sont gâtées par la lecture de vos Mondes. Il vaudrait mieux que ce fût par vos églogues ; et nous les verrions plus volontiers ici bergères que philosophes. Elles mettent à observer les astres un temps qu’elles

  1. Cette lettre et les deux précédentes ont été publiées, pour la première fois, par MM. de Cayrol et François.