Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome34.djvu/248

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43,200 livres et 3,690 livres, et de tout ce que vous pourriez avoir à moi, faisons-en deux lots, l’un d’argent à préter pour six mois à cinq pour cent, l’autre en caisse, pour acheter des actions dans le temps favorable. N’oublions pas le marquis de Lézeau, le prince de Guise, et écrivons-leur comme nous en sommes convenus.

Je vous réitère la prière de donner cent louis d’or à M. le marquis du Châtelet.

Vous pouvez toujours vous amuser à acheter pour six mille francs de tableaux, si vous croyez que cela réussisse : je m’en rapporte à vous.

À l’égard du portrait de Penel, en bague, s’il est bien, il faut le prendre et le payer à Perret. Vous ferez le prix vous-même. Je vous prie, si vous en êtes content, de le faire monter joliment en bague pour doigt de femme ; vous le ferez empaqueter et me l’enverrez à Bar-sur-Aube, sous le nom de Mme  de Champbonin.

M. du Châtelet doit vous remettre quelques contrats. Vous aurez donc la bonté de les joindre aux autres.

Voulez-vous à présent que je vous parle franchement ? Il faudrait que vous me fissiez l’amitié de prendre par an un petit honoraire, une marque d’amitié. Agissons sans aucune façon. Vous aviez une petite rétribution de vos chanoines ; traitez-moi comme un chapitre : prenez le double de ce que vous donnait votre cloître, sans préjudice du souvenir que j’aurai toujours de vos soins, réglez cela, et aimez-moi.

Je vois que le petit secrétaire est parti ; mais, si le cabaret à pieds dorés subsiste, envoyez-le-moi, bien emballé, à Mme  de Champbonin.

Envoyez aussi les tomes de Puffendorf et celui des Voyages du Nord.

Je vous embrasse.

À. Cambridge.

736. — À FRÉDÉRIC, PRINCE ROYAL DE PRUSSE.
(Cirey) mars.

Deliciæ humani generis, ce titre vous est plus cher que celui de monseigneur, d’altesse royale et de majesté, et ne vous est pas moins dû.

Je dois d’abord rendre compte à Votre Altesse royale de mes marches : car enfin je me suis fait votre sujet. Nous avons, nous