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Tout cela m’attristerait bien ; mais la vie douce dont je jouis me console ; la sagesse, l’esprit, la bonté extrême dont le prince royal m’honore, me rassurent ; et je ne crains rien avec votre amitié[1].


788. — À M. L’ABBÉ. MOUSSINOT[2].
(7 novembre 1737.)

En réponse à celle du 3, je vous dirai premièrement, mon cher ami, qu’il me faut incessamment le petit modèle de cheminée qui est chez m. Pitot. J’espère qu’il vous l’enverra. Je n’ai pas encore déballé la cheminée de marbre.

Avez-vous eu la bonté de donner à d’Arnaud un louis d’or ? Dites-lui donc qu’il se fasse appeler d’Arnaud : c’est un beau nom de janséniste, et Baculard est ridicule. Voulez-vous bien nous envoyer un gros pot de pâte liquide, de chez Prévost, rue Saint-Antoine, et douze paires de gants fins blancs ? Il faut prendre les plus petites mains. Des gants pour vos mains un peu étroits seront assez mon fait. Pardon de ces guenilles, mais madame votre sœur peut avoir la bonté de me faire ces petites emplettes.

Venons à la rente sur la terre de Faou. Si on la vend, et que l’acquéreur veuille se charger de me payer, tant mieux ; si M. de Richelieu veut me rembourser, deux fois tant mieux ; s’il m’assigne ailleurs, tant pis.

Mais je vous supplie de passer par hasard chez le sieur Lechanteur, notaire, rue Saint-Antoine. Vous pourriez vous informer si la terre est vendue ou à vendre. Tout ce qu’il y a à faire, en cas que cette terre reste mon hypothèque, c’est de demander amiablement au sieur Surville l’adresse et le nom du fermier, et de lui envoyer signification de mon contrat, mais c’est en cas que cela plaise, car je ne veux faire aucune démarche qui puisse choquer M. de Richelieu. Vous savez ce que j’ai mandé sur Demoulin, et sur la rente due incessamment par la fermière de Belle-Poule, au Pont-de-Gé, en Anjou.

Vous souvenez-vous d’un certain semestre qui est en litige entre le président d’Auneuil et moi ? Il ne sait s’il a payé, et je n’en sais rien non plus. C’est Demoulin qui recevait, et c’est ce qu’il faudrait savoir de ce malheureux Demoulin.

  1. On lit ordinairement à la suite de cette lettre, trois alinéas, dont un de douze vers, qu’on retrouve presque textuellement dans la lettre 795, où ils nous semblent plus convenablement placés.
  2. Édition Courtat.