Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome34.djvu/366

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et qu’il se casse. Nous pourrions bien prendre cet homme, et lui donner une chambre, un laboratoire, la table, la table, et une pension de cent écus. Il serait à portée de faire ses expériences au milieu des forges, et d’essayer de faire de l’acier, ce qui est bien plus aisé assurément que de faire de l’or. S’il a le malheur de chercher la pierre philosophale, je ne suis pas surpris que de six mille livres de rente il soit réduit à rien. Un philosophe qui a six mille livres de rente a la pierre philosophale. Cette pierre conduit tout naturellement à parler d’affaires d’intérêt.

Voici le certificat que vous demandez ; je vous réitère mes prières pour qu’on écrive à M. de Guise sans délai.

Une autre fois nous en dirons davantage.


800. — À M. L’ABBÉ MOUSSINOT[1].
14 Décembre 1737.

En réponse à votre lettre du 9, mon cher ami.

1° Je vous remercie de la consommation de l’affaire des deux mille quatre cent soixante et une livres avec M. Clément.

2° Je vous prie de vendre mes quatre actions, si elles sont au-dessus de deux mille cent cinquante livres.

3° M. Camuzat, notaire, est plus propre que personne à vous trouver un emploi en rentes viagères depuis quinze jusqu’à vingt mille livres au denier dix.

4° Je prie monsieur votre frère de ne donner nulle relâche à Prault, jusqu’à ce que j’aie l’envoi de mes livres, que je lui ai demandés au lieu d’argent,

5° Je vous supplie d’employer M. Picard et toutes ses connaissances pour découvrir le mariage secret d’Arouet. Cela m’est d’autant plus important que je suis pressé de marier une de mes nièces. Mandez-moi tout ce que vous pourrez en savoir.

6° Dites-moi si les billets de M. d’Entragues et de M. Fournier étaient précisément l’un de trois cents, l’autre de deux cents livres, et si le billet de Vidal vous a été présenté.

7° Avez-vous des nouvelles de l’affaire contre le prince de Guise ?

8° Remettons la lettre à Surville aux étrennes.

9° Mademoiselle votre nièce ou madame votre sœur voudrait-elle acheter pour une pistole ou douze ou quinze livres de beaux joujous d’enfants de deux à trois ans ?

  1. Édition courtat.