Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome34.djvu/487

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bien loin assurément de me plaindre ; je me crois très-bien jugé ; je regarde même comme un très-grand bonheur d’avoir concouru ; mais je suis pourtant bien fâché de n’avoir pas eu le prix : c’eût été pour moi un agrément infini dans les circonstances présentes. Vous avez été probablement mon juge ; M. Dufay l’aura été aussi. Franchement, dites-moi, croyez-vous que l’ouvrage soit passable ? Pourrai-je obtenir de l’Académie qu’on l’imprime à la suite de la pièce couronnée ? Pourrai-je voir la pièce qui a eu la préférence ? Pourriez-vous me dire qui en est l’auteur’ ? Ai-je eu effectivement l’honneur de balancer un moment les suffrages ?

Parlez-moi de tout cela à cœur ouvert, comme à un honnête homme qui n’abusera jamais de votre confiance et de vos conseils.

Je crois vous avoir mandé que j’avais envoyé un mémoire à tous les journaux, pour me justifier sur l’édition des Éléments de Newton. Je vous supplie d’apprendre, en attendant, la vérité à ceux qui vous en parleront.

Mme  la marquise du Châtelet vous fait mille compliments ; elle voudrait bien que vous pussiez venir à Cirey ; elle ne serait pas la seule à qui vous feriez un plaisir extrême.


869. — À M. L’ABBÉ MOUSSINOT[1].
18 mai (1738).

Je reçois vos lettres. Mon cher abbé, toujours des remerciements à vous faire. J’ai reçu la pendule bien conditionnée, les ornements du vase et les branches du lustre.

Envoyez-nous aussi ce livre des Principes de l’architecture et de la peinture.

Gardez le portrait, je vous prie, et ne l’envoyez point à Cirey.

Je me flatte que monsieur votre frère ne me laissera jamais manquer des journaux et des feuilles du mois. Je lui serai bien obligé.

Je suis très-affligé que M. de Réaumur n’en ait pas été cru. Pourriez-vous savoir quel est mon rival heureux, que je respecte sans envie ?

Voici un petit mot pour M. Clément, que je le prie d’envoyer à M. de Gennes. Ce Gennes est cousu d’or, et, s’il radote, il radote en Harpagon.

  1. Édition Courtat.