Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome35.djvu/108

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vivacité ; mais tout est perdu si vous n’agissez pas du vôtre, et si vous ne chargez pas quelqu’un de chercher le libelle, d’en déposer un exemplaire chez un commissaire avec procès-verbal. Il faut charger un huissier intelligent de cette poursuite, sans aucun retardement.

Le chevalier de Mouhy ne sait ce qu’il dit.

4° Non-seulement encore Demoulin doit agir selon vos ordres, mais je vous prie très-instamment de passer de grand matin chez l’avocat Pitaval, chez Andry le médecin, chez Procope le médecin. Ils sont outragés dans la Voltairomanie. Il faut que le chevalier de Mouhy les ameute, les presse avec vous de signer une requête à monsieur le chancelier, requête simple et en deux mots :

« Les soussignés, N…, N…, demandent humblement à monsieur le chancelier, en leur nom et en celui de tous les honnêtes gens, justice d’un libelle diffamatoire intitulé la Voltairomanie, dont l’auteur est trop connu, et qu’il a osé mettre sous le nom d’un avocat. »

Pareilles requêtes à M. de Maurepas, à M. d’Argenson, à M. Hérault, à monsieur le procureur général.

Cela est de la dernière importance.

Voyez si vous avez quelqu’un qui puisse se charger de faire toutes ces commissions au lieu de vous. Vous lui donnerez vos ordres, le payerez bien, et presserez le succès de ses démarches.

On a des nouvelles du médecin Andry chez Chaubert, le libraire, et chez tout libraire ; de Procope, au café chez son père ; de Pitaval, chez le libraire Cavelier.

Dès que M. d’Argental aura approuvé mon nouveau mémoire, il vous le renverra, et vous le donnerez au chevalier, pour le faire imprimer sur-le-champ. Il est meilleur que le premier, plus modéré, et peut-être plus touchant. On pourrait même demander un privilège, mais cela retarderait trop.

Vous pouvez adroitement faire venir d’Arnaud dans ces circonstances, le loger et le nourrir quelque temps, et le faire servir, non-seulement à courir partout, mais à écrire ; cela doit partir de vous-même ; un mot de lettre à Vincennes sur-le-champ fera tout.

Je vous prie d’envoyer chercher un jeune étudiant du collège de Montaigu, nommé l’abbé Dupré, et de lui donner six livres.

Je vous prie de m’envoyer les Observalions sur les écrits modernes depuis le nombre 225 inclusivement ; mais qu’on ne sache pas que c’est pour moi.