Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome35.djvu/255

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

J’ai écrit à M. Lefranc. Il y a de très-belles choses dans son Épître, et il paraît qu’il y en a de fort bonnes dans son cœur. Je vous prie de m’envoyer une Lettre[1] qui paraît sur l’ouvrage du Père Bougeant, et une lettre sur le vide[2], dont vous m’avez déjà parlé.

Mille respects, je vous prie, à tous ceux qui veulent bien se souvenir de moi. Vale.


1134. — À M. LEFRANC.
À Cirey, le 14 avril.

Vous me faisiez des faveurs, monsieur, quand je vous payais des tributs. Votre Épître[3] sur les gens qu’on respecte trop dans ce monde venait à Cirey quand mes rêveries sur l’Homme[4] et sur le monde allaient vous trouver à Montauban. J’avoue sans peine que mon petit tribut ne vaut pas vos présents.

Quid verum atque decens curas, atque omnis in hoc es.

(Hor., lib. I, ep. i, v. 11.)

Vous montrez avec plus de liberté encore qu’Horace

Quo tandem pacto deceat majoribus uti ;

(Lib. I, ep. xvii, v. 2.)


et c’est à vous, monsieur, qu’il faut dire :

Si bene te novi, metues, liberrime Lefranc,
Scurrantis speciem præbere, professus amicum.

(Lib. I, ep. xviii, v. 2.)

J’ignore quel est le duc assez heureux pour mériter de si belles épîtres. Quel qu’il soit, je le félicite de ce qu’on lui adresse ce vers admirable :

Vertueux sans effort, et sage sans système.

(Vers 12.)
  1. Lettre à Mme  la comtesse D ***, 1739, in-12, attribuée à Aubert de La Chesnaie, capucin réfugié en Hollande.
  2. Examen du vuide, ou espace newtonien, relativement à l’idée de Dieu. Paris, 1739, in-12 de 24 pages ; attribué à de La Fautrière.
  3. Liv. I, Épître ii, à M. L. D*** ; édition de 1784.
  4. Voyez, tome IX, les Discours sur l’Homme.