Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome35.djvu/271

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Je n’ai rien à ajouter sur l’affaire du chevalier.

Si M. Thieriot vous donne pour moi un Démosthène grec et un Euclide grec et latin, je vous prie de prendre l’Euclide et de renvoyer le Dèmosthène, comme j’en suis convenu avec le sieur Thieriot. Envoyez toujours le ballot à Cirey.

Ne donnez d’argent à personne sans un petit mot de ma part, excepté au sieur Hébert le joaillier, avec qui je vous prie de terminer un compte. Il n’y aurait qu’à l’aller voir et lui proposer un petit accommodement d’argent pour des choses qu’il m’a vendues fort cher. Je crois qu’il demande six cents livres, et qu’il faut lui en donner quatre cents. J’abandonne cette négociation à votre prudence.

Voici un modèle de lettre que je prie monsieur votre frère d’écrire dans quelques jours à M. le président d’Auneuil. Si l’on vient de la part de du Sauzet, dites que je me charge moi-même de cette affaire.

Je suis extrêmement mortifié que monsieur votre frère, qui ne fait que vous prêter son nom, ait pu me commettre au point de dire de ma part à M. le président d’Auneuil que je pouvais le contraindre à me rembourser. Je n’ai jamais chargé monsieur votre frère de dire ces paroles, qui me paraissent dures, ni rien d’approchant.

Vous savez que je m’en remets absolument à l’équité et à la bonté de M. le président d’Auneuil et sur la délégation qu’il a promise, et sur le payement des cent pistoles qu’il est clair qu’il me doit. Je serais très-fâché qu’il pensât que je doute un moment de sa bonté pour moi.

Si vous lui aviez parlé, vous vous seriez servi de termes plus doux et plus convenables à votre politesse aimable.

Adieu, mon cher ami.


1146. — À FRÉDÉRIC, PRINCE ROYAL DE PRUSSE.
À Cirey, le 25 d’avril.

Monseigneur, j’ai donc l’honneur d’envoyer à Votre Altesse royale la lie de mon vin. Voici les corrections d’un ouvrage qui ne sera jamais digne de la protection singulière dont vous l’honorez. J’ai fait au moins tout ce que j’ai pu ; votre auguste nom fera le reste. Permettez encore une fois[1], monseigneur, que le nom du plus éclairé, du plus généreux, du plus aimable de tous

  1. Voyez la lettre du 15 avril, n° 1135, et la note de la page 251.