Si l’esprit, ainsi qu’autrefois,
Sur le trône élevait les rois,
La Prusse te verrait naguère[1]
Revêtu de ce caractère ;
Mais de plus indulgentes lois
Aux sots donnent les mêmes droits.
D’où vient que ces faveurs insignes
Ne sont jamais pour les plus dignes ? »
Cet ange, ou ce génie de la Prusse, n’en resta pas là ; il voulait à quelque prix que ce fût, vous engager à vous mettre à la tête de cette nouvelle académie dont le rêve fait mention. Je lui dis que nous n’en étions pas encore où nous en croyions être :
Car que peut une académie
Contre l’appât de la beauté ?
Le poids seul que donne Émilie
Entraîne tout de son côté.
L’ange tenait ferme ; il prétendait prouver que le plaisir de connaître était préférable à celui de jouir.
Mais finissons, ceci suffit :
Car Despréaux sagement dit
Qu’un bavard qui prétend tout dire[2],
Franc ignorant dans l’art d’écrire,
Lasse un lecteur qu’il étourdit.
Du génie heureux de la Prusse, je passe à l’ange gardien de Remusberg, dont la protection s’est manifestée dans le terrible incendie qui a réduit en cendres la plus grande partie de la ville. Le château a été sauvé : cela n’est point étonnant, votre portrait y était enfermé.
Ce palladium le sauva
D’une affreuse flamme en furie
Ondoyante, ardente ennemie
Qui bientôt le bourg consuma) ;
Car au château l’on conserva,
Et toujours l’on y révéra.
De vous l’image tant chérie.
Mais le Troyen qui négligea
D’un dieu la céleste effigie.
Vit sa négligence punie ;
Bientôt le Grégeois apporta