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vous voyez que le destin du père et du fils est d’avoir les grands hommes.

Comptez pour jamais sur la tendre et sincère amitié de V.


1310. — À M. VAN DUREN.
À Bruxelles, ce 3 juillet au soir ; la poste part le 4.

Je vous accuse, monsieur, la réception des dix exemplaires[1] de mes ouvrages qui me sont parvenus.

Je suis fort inquiet de ne point recevoir de vos nouvelles. Vous avez dû recevoir, par la poste, une lettre d’avis et deux paquets qui contiennent le reste de l’Anti-Machiavel. J’espérais que non-seulement je serais instruit aujourd’hui de leur réception, mais que je pourrais encore avoir la première feuille ou demi-feuille de votre ouvrage.

La Préface est toute prête ; je n’attends qu’un consentement nécessaire pour vous l’envoyer. Je vous conseille de travailler avec la plus extrême diligence, si vous prétendez fournir une bibliothèque qui doit être l’une des plus belles de l’Europe.

Voltaire.

1311. — À MADEMOISELLE QUINAULT.
À Bruxelles, 3 juillet 1740.

Je reçois aujourd’hui, mademoiselle, votre lettre du 29 juin, qui apparemment a été mise à la poste un jour trop tard. Je conviens avec vous qu’une pièce trop annoncée est à moitié tombée, et que mon nom rassemble tous les sifflets de Paris. Trop d’attente de la part du public, et trop de jalousie de la part des beaux esprits, sont deux choses que je ne mérite guère, mais qui me joueront souvent de mauvais tours. Cependant, je crois que la plus forte cabale et les plus grands ennemis que j’aie eus étaient le quatrième et le cinquième acte de Zulime. J’avais eu l’honneur de vous mander, il y a plus de trois mois, que j’étais entièrement du sentiment de M. de Pont-de-Veyle sur ces deux derniers actes de Zulime. J’étais et je suis encore persuadé que la mort du père de Zulime, qui semble au premier coup d’œil

  1. Ce furent sans doute ces exemplaires dont Van Duren demanda le payement à Voltaire, en juin 1753, à Francfort. Voyez plus haut une note de la lettre 1292.