Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome35.djvu/514

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en a ordre. Envoyez chez elle ; elle fera tout ce que vous commanderez.

Je vous en prie, mon cher abbé, aidez-nous dans ce petit projet qui nous rapprochera de vous.


1340. — DE FRÉDÉRIC II, ROI DE PRUSSE.
Wesel, 2 septembre.

Mon cher Voltaire, j’ai reçu à mon arrivée trois lettres de votre part, des vers divins, et de la prose charmante. J’y aurais répondu d’abord, si la fièvre ne m’en eût empêché ; je l’ai prise ici fort mal à propos, d’autant plus qu’elle dérange tout le plan que j’avais formé dans ma tête.

Vous voulez savoir ce que je suis devenu, depuis mon départ de Berlin ; vous en trouverez la description ci-jointe[1]. Je ne vais point à Paris, comme on l’a débité : ce n’a point été mon dessein d’y aller, cette année, mais je pourrais peut-être faire un voyage aux Pays-Bas. Enfin la fièvre et l’impatience de ne vous avoir pas vu encore sont à présent les deux objets qui m’occupent le plus. Je vous écrirai dès que ma santé me le permettra, où et comment je pourrai avoir le plaisir de vous embrasser. Adieu.

Fédéric.

J’ai vu une lettre[2] que vous avez écrite à Maupertuis ; il ne se peut rien de plus charmant. Je vous réitère encore mille remerciements de la peine que vous avez prise à la Haye, touchant ce que vous savez[3]. Conservez toujours l’amitié que vous avez pour moi ; je sais trop le cas qu’il faut faire d’amis de votre trempe.


1341. — DE FRÉDÉRIC II, ROI DE PRUSSE.
Wesel, 5 septembre.

De votre passeport muni,
Et d’un certain petit mémoire,
S’en vint ici le sieur Hony[4],
En s’applaudissant de sa gloire.

Ah ! digne apôtre de Bacchus,
Ayez pitié de ma misère !

  1. Elle était en prose et en vers. Un fragment est conserve dans les Mémoires de Voltaire, et un autre dans le Commentaire historique sur les œuvres de l’auteur de la Henriade.
  2. Elle a sans doute été perdue.
  3. l’Anti-Machiavel.
  4. Cette lettre, commençant par sept stances, est la réponse à sept autres
    stances qui sont dans le tome VII, à la date du 26 août 1740, et dont Voltaire
    avait chargé le marchand de vin Hony, nommé dans la lettre 1759.