Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome36.djvu/103

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siste que sur la vue des objets intermédiaires c’est ce qu’il a cru, c’est ce qu’on croit, et c’est ce qui me paraît très-faux.

L’expérience du petit disque de carton qui cache également l’astre horizontal et l’astre culminant ne gêne point mon explication. Cette expérience prouve seulement que l’image apparente du soleil et de la lune à l’horizon n’est point proportionnelle à la base de l’angle qui se forme dans notre rétine, et c’est ce que je suis bien loin de nier.

Enfin il me parait clair que l’idée de la distance aperçue n’entre pour rien dans l’explication du phénomène. Mais cela ne me paraîtra plus clair, si vous me condamnez. Vous êtes mon juge en dernier ressort, et vous êtes encore bien bon de perdre votre temps à me juger.


1473. — À M. THIERIOT.
Bruxelles, 16 septembre.

Je comptais faire un voyage à Cirey, et passer par Paris à la fin de ce mois mais il faut attendre que les griffes de la chicane qui nous accrochent veuillent nous laisser aller. Je remets à ce temps à vous dire beaucoup de choses qu’il vaut mieux faire entendre à son ami au coin du feu que lui écrire par la poste. Je serai probablement à Paris au commencement de l’hiver ; vous êtes assurément un de ceux qui me font désirer le plus de faire ce voyage. J’ai encore reçu des lettres de Silésie, par lesquelles on m’invite d’aller ailleurs qu’à Paris ; mais j’espère que ma constance dans l’amitié ne vous déplaira pas.

Je vous embrasse de tout mon cœur.


1474. — À M. SEGUI.
Bruxelles, le 29 septembre[1].

J’ai reçu, monsieur, la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire, avec votre projet de souscription pour les Œuvres

  1. Cette lettre a été imprimée inexactement, dès 1761, à la page 298 d’une Troisième Suite des Melanges de poésie, de litterature, d’histoire et de philosophie, un volume in-8o désavoué par Voltaire, et dont quelques exemplaires portent au faux titre : Œuvres de Voltaire, tome XIX. Elle était datée seulement de 1741, et avec l’adresse : À Monsieur C***. La version de 1761 fut reproduite, en 1768, dans M. de Voltaire peint par lui-même. Les éditeurs de Kehl, qui n’eurent pas d’autre copie, la suivirent, et mirent la lettre à la fin de l’année 1741. Le prince Alexandre Labanof, possesseur de l’autographe, l’ayant, en 1827, fait imprimer telle qu’elle