Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome36.djvu/200

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réunis pour m’arracher un agrément frivole, la seule récompense que je demandais après trente années de travail. Bonjour ; vous êtes ma plus grande consolation ; mais portez-vous bien l’un et l’autre.


1568. — À M. DE MONCRIF[1].

J’ai été à Versailles ; je suis revenu à Paris pour y embrasser mon ancien ami, et pour le remercier de ses bontés[2] : la plus grande qu’il puisse avoir à présent est de venir dîner avec moi, mercredi prochain. Sera-t-il assez aimable pour faire ce plaisir à son ami Voltaire ?

Ce dimanche soir, rue du Faubourg-Saint-Honoré, près de l’hôtel Charost, n° 13, afin qu’il n’en ignore.


1569. — À M. D’AIGUEBERRE[3].
À Paris, le 4 avril.

J’ai été bien malade, mon cher ami ; j’ai fait parler à M. de La Houssaie[4], comme vous me l’avez ordonné ; il me semble que c’est une chose assez aisée de faire retarder les affaires ; voilà de toutes les grâces la plus facile à obtenir. Je n’ai point vu M. l’abbé Berth, qui devait m’expliquer tant de choses ; je ne sais où le déterrer. Si vous me mandez sa demeure, j’irai chez lui. Vous savez si j’ai de l’empressement à vous obéir.

Notre Mérope n’est pas encore imprimée ; je doute qu’elle réussisse à la lecture autant qu’à la représentation ; ce n’est point moi qui ai fait la pièce, c’est Mlle Dumesnil. Que dites-vous d’une

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Ses démarches pour faire entrer Voltaire à l’Académie.
  3. Jean Dumas d’Aigueberre, né à Florence, le 6 septembre 1692, selon l’auteur du Dictionnaire des Anonymes, était conseiller au parlement de Toulouse, ville natale de sa famille. Voltaire, qui le connut probablement au collége, le nomme dans la lettre 369, et dans le Commentaire historique. Ce magistrat lettré a composé quelques pièces de théâtre, et est mort le 31 juillet 1755.

    ‑ Dans l’édition de Kehl le nom de la personne à qui est adressée cette lettre est en blanc. Il y a en note :

    « On verra sans peine que cette lettre, qui renferme une espèce d’apologie, était destinée à être répandue et à servir de réponse aux clameurs de la canaille littéraire qui ne voulait pas que M. de Voltaire fût de l’Académie française. »

    Des passages de cette lettre se retrouvent dans le Commentaire historique, mais avec des différences.

  4. Le Pelletier de La Houssaie, intendant des finances. (Cl.)