Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome36.djvu/221

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qui me plairait beaucoup s’il était plus ancien d’une vingtaine d’années au moins.


Pour vous, grand roi, si votre diable
Vous promène, au son du tambour,
Dans Stettin ou dans Magdebourg,
Mon bon ange, plus favorable,
Va me conduire à votre cour,
Au son de votre lyre aimable.

Je suis ici chez votre digne et aimable ministre, qui est inconsolable, et qui ne dort ni ne mange, parce que les Hollandais veulent à trop bon marché la terre d’un grand roi. Il faut pourtant, sire, s’accoutumer à voir les Hollandais aimer l’argent autant que je vous aime.


Quand quitterai-je, hélas cette humide province,
Pour voir mon héros et mon prince

(Le reste manque.)

1587. — DE FRÉDÉRIC II, ROI DE PRUSSE.
Reinsberg, 3 juillet.

Je vous envoie le passe-port[1] pour des chevaux avec bien de l’empressement. Ce ne seront pas des Bucéphales qui vous mèneront, ce ne seront pas des Pégases non plus ; mais je les aimerai davantage puisqu’ils amèneront Apollon à Berlin.

Vous y serez reçu à bras ouverts, et je vous y ferai le meilleur établissement qu’il me sera possible.

Je suis sur mon départ pour Stettin, de là pour la Silésie ; mais je trouverai le moment de vous voir et de vous assurer à quel point je vous estime. Adieu.

Fédéric.



1588. ‑ À MADEMOISELLE DUMESNIL[2].
À la Haye, ce 4 juillet.

La divinité qui a eu les hommages de Paris, sous le nom de Mérope, m’est toujours présente à cent lieues de Paris, comme

  1. Le Vorspann demandé dans la lettre précédente.
  2. Marie-Françoise Dumesnil, née à Paris en 1713, reçue, le 8 octobre 1737, à la Comédie française ; retirée du théâtre en 1775 ; morte le 20 février 1803. Cette célèbre actrice avait créé le rôle de Mérope elle créa aussi celui de Sémiramis.