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1705. — À M. DE CIDEVILLE.
À Versailles, le 7 mars.

Je compte, mon cher ami, vous apporter ces sottises de commande[1] dès que je serai à Paris. Je me ferais à présent une grosse affaire avec vingt messieurs en charge, si je donnais le moindre ordre au sieur Ballard[2], imprimeur des ballets du roi très-chrétien. Chacun a ici son droit ; il n’y a que les arts et les talents qui n’en ont point ; mais j’ai des droits qui valent mieux que tous ceux des premières charges de la couronne : ce sont ceux que j’ai sur votre cœur. Vous ne sauriez croire l’impatience que j’ai de vous embrasser.

Voltaire.

1706. — À M. DE LA COMDAMINE.
Versailles, mars.

Mon très-ambulant philosophe, j’ai obéi aux ordres que vous m’avez donnés auprès de M. le duc de Richelieu. Il sera fort aise de vous voir et de vous procurer ici les agréments qui dépendent de lui ; mais l’étiquette de ce pays-ci n’est pas d’être présenté deux fois. Vous pouvez venir au lever du roi, et sans doute vous attirerez ses regards. S’il est curieux, il vous parlera. Je crois que vous avez plus besoin de conversations approfondies avec le contrôleur général[3] qu’avec Sa Majesté. Quelque chose que l’on vous donne, on ne pourra, à mon gré, vous récompenser.

Continuez-moi, je vous prie, dans ce monde, une amitié que vous m’aviez conservée dans l’autre, et croyez que de tous ceux qui ont le bonheur de vous connaître il n’y en a point qui vous soient plus véritablement dévoués que Voltaire.


1707. — À M. DE MONCRIF[4].
À Versailles, ce mardi au soir, mars 1745.

Avec ces grâces infinies
De l’Opéra longtemps bannies,

  1. La Princesse de Navarre.
  2. Jean-Baptiste-Christophe Ballard, mort en 1750.
  3. Pour le remboursement des avances que La Condamine eut beaucoup de peine à obtenir.
  4. Éditeurs, Bavoux et François (App. 1865).