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1786. — AU CARDINAL QUERINI.
Parigi, 3 febbrajo.

Porgo a ici un nuovo rendimento di grazie per gli ultimi suoi favori. La lettera pastorale di Vostra Eminenza mi fa desiderare d’essere uno dei suoi diocesani. Non direi allora come quelli d’Avranches : Quand aurons-nous un évêque qui ait fait ses études ?

Il dono della sua libreria[1] al suo popolo, ed ai suoi successori, sarà un monumento eterno del suo grande e generoso spirito. La marmorea mole che la contiene non durerà quanto la vostra memoria e le belle e savie opere di Vostra Eminenza, in ogni genere, saranno il più nobile ornamento di questo tesoro di letteratura. Non mi starebbe bene di voler porre in quel bel tempio alcuni de’ miei imperfetti componimenti sono io troppo profano. Nondimeno dimanderô a Vostra Eminenza, fra pochi mesi, la licenza di presentarle un saggio d’istoria de’ presenti movimenti, e delle guerre che scuotono d’ogni lato, e distruggono l’Europa. Tocca al mio re di farla tremare a i grandi personnaggi di vostro carattere, di pacificarla ; a me, di scrivere, con verità e modestia, quel ch’è passato. Ben so io che, quando dovrô parlare degl’ ingegni che sono il fregio e l’onore di nostra età, incominciero dal nome dell’ illustrissimo cardinale Querini.

In tanto le bacio la sacra porpora, e mi rassegno con ogni maggiore ossequio e venerazione[2], etc.

  1. Querini, évêque de Brescia, avait donné une bibliothèque à cette ville.
  2. Traduction : Je lui présente (à Son Éminence) de nouvelles actions de grâces pour ses dernières faveurs. La lettre pastorale de Votre Éminence me fait désirer d’être de ses diocésains. Je ne dirai point alors comme ceux d’Avranches : « Quand aurons-nous, etc. »

    Le don de sa bibliothèque à son peuple et à ses successeurs sera un monument éternel de son grand et généreux esprit. L’édifice de marbre qui la contient ne durera point autant que votre mémoire, et les beaux et savants ouvrages de Votre Éminence en tout genre seront le plus noble ornement de ce trésor de littérature. Il ne me conviendrait point de vouloir introduire dans ce beau temple aucune de mes compositions imparfaites ; je suis trop profane. Néanmoins je demanderai à Votre Éminence, dans peu de mois, la permission de lui présenter un essai d’histoire sur les événements actuels et sur les guerres qui s’élèvent de tous côtés et détruisent l’Europe. Il appartient à mon roi de la faire trembler aux grands personnages de votre caractère, de la pacifier ; à moi, d’écrire avec vérité et modestie ce qui s’est passé. Je sais bien que, quand j’aurai à parler des esprits qui sont l’ornement et l’honneur de notre âge, je devrai commencer par le nom du très-illustre cardinal Querini.

    Sur ce, je baise sa sacrée pourpre et me dis avec tout respect et vénération, etc.