Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome36.djvu/467

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gior efficacia, d’un favore che molto m’interessa, e che attendo in riguardo di quella amicizia e bontà con cui ella degnossi graziarmi, ed anche per quella che conserva alla signora du Châtelet ; ed eccone il succinto.

La signora duchessa di Montenero[1] vive desiderosissima d’essere annoverata fra le dame di palazzo della regina[2] di Napoli ; e sapendo essere il miglior mezzo per ottenere questo onore, quello della regina di Polonia, sua madre, bramerei che Vostra Eccellenza interponesse ogni suo potere acciocchè, con una lettera di Sua Maestà venisse raccomandata alla regina sua figlia, e con questo autorevole patrocinio fosse secondata la brama della sopra accennata duchessa. La supplico, colla più viva istanza, di parlarne al padre Guarini[3], o al signor conte di Brühl[4], e non tralasci di promovere con tutto calore ogni opportuno mezzo per arrivarne al desiato fine ; e lene saro eternamente obbligato, porgendogliene fin d’adesso umilissime grazie. Mme du Châtelet vene sarà sommamente obbligata. Lo domando in nome della signora Béatrice, e di tutte le donne di che avete cantato la beltà, e goduto i favori. Addio, carissimo e stimatissimo amico. Vive felix[5]. V.

  1. Voyez la lettre 1790.
  2. Marie Amélie de Saxe, née en 1724, fille de l’électeur de Saxe, roi de Pologne mariée, en 1738, à don Carlos.
  3. Jésuite napolitain, confesseur du roi et de la reine de Pologne, à la cour de Dresde, où était sans doute Algarotti lorsque Voltaire lui écrivit cette lettre.
  4. Henri, comte de Brühl, ministre et favori du roi de Pologne, électeur de Saxe.
  5. Traduction : Votre Seigneurie me permettra, pour cette fois, de ne pas l’entretenir de littérature, parce que j’ai à implorer d’elle avec la plus grande insistance une faveur très-importante pour moi, que j’attends de l’amitié et de la bonté qu’elle a daigné me témoigner et aussi de celle qu’elle conserve toujours pour Mme du Châtelet. Voici la chose en un mot.

    Mme la duchesse de Montenero désire vivement être au nombre des dames du palais de la reine de Naples, et, sachant que le meilleur moyen pour obtenir cet honneur est d avoir l’appui de la reine de Pologne, sa mère, elle souhaiterait que Votre Excellence voulût bien user de son influence, afin qu’une lettre de Sa Majesté la recommandât à la reine sa fille, et que, grâce à ce puissant patronage, l’ambition de la duchesse susnommée fût satisfaite. Je vous supplie donc d’en parler au Père Guarini ou à M. le comte de Brühl, et de ne pas vous lasser de saisir avec zèle toute occasion opportune d’atteindre ce résultat. Je vous en serai éternellement obligé, et vous en rendrai de très-humbles grâces. Mme du Châtelet vous en aura aussi infiniment d’obligation. Je le demande au nom de la signora Béatrice et au nom de toutes les dames dont vous avez chanté la beauté et obtenu les faveurs. Adieu, très-cher et très-estimable ami. Vivez heureux.