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2315. — À M. DARGET.
1751.

Je ne savais pas cette mort funeste. J’ai écrit au roi ce matin à six heures sur cette sotte affaire d’Henning, et j’ai écrit à neuf pour témoigner au roi ma douleur, et pour lui demander pardon de lui avoir parlé d’affaire.

Je ne ferai certainement point de procès dans ce pays-ci. J’aime beaucoup mieux tout perdre. Cela est bien plus aisé, et l’expérience doit servir. Rien ne serait d’ailleurs plus impertinent qu’un procès contre un voleur inconnu. Je me soucie même fort peu que le roi se mêle de cette bagatelle, et je vous prie de lui dire que je ne suis occupé que de sa douleur et de la mienne.


2316. — À M. FORMEY.
Le 2 janvier 1752.

J’ai lu, toute la nuit, l’Histoire du Manichéisme[1]. Voilà ce qui s’appelle un bon livre ; voilà de la théologie réduite à la philosophie.

M. Beausobre[2] raisonne mieux que tous les Pères ; il est évident qu’il est déiste, du moins évident pour moi. Mandez-moi, je vous prie, quel était son nom de baptême, et l’année de sa mort. Je voudrais qu’il vécût encore. Vivez, vous !


2317. — AU CARDINAL QUERINI.
Berlin, 7 gennajo 1752.

La morte del conte di Rottembourg, l’uno de’direttori di questa chiesa tanto favorita da Vostra Eminenza, a cagionato qui un grand ramarico ; io sarei molto sorpreso se egli non avesse lasciato nel suo testamento una considerabil somma di danari per contribuire alla fabrica del vostro edifizio. I continui assalti della malatia che mi distrugge, mi fanno augurare anderô dove è gito il povero conte di Rottembourg, e dove non s’edificano case nè per Iddio, ne per gli uomini. L’ultime mie voglie saranno in favore della chiesa di Berlino ; ma darò poco, giacchè sono un

  1. Histoire critique du Manichéisme, par Beausobre, 1734-39, deux volumes in-4° ; le second avait été rédigé par Formey.
  2. Voyez son article, tome XIV, page 39.