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place : Il était bien difficile qu’un prince dont les forces étaient si inférieures à celles de son ennemi, et qu’un empereur qui ne put jamais armer l’empire en sa faveur, pût conquérir des États par le secours de ses alliés souvent désunis.

Je vous prie, mon cher Walther, de communiquer cette lettre à M. le comte de Wackerbarth, et de prendre sur cela ses ordres. J’eus l’honneur d’envoyer mon livre à Son Altesse royale longtemps avant que vous le rendissiez public, afin que, s’il s’était glissé quelque chose qui pût lui déplaire, j’eusse le temps de le corriger ; et je croyais que vous ne mettriez votre livre en vente qu’après la foire de Francfort ; c’est dans le même esprit que j’en envoyai des exemplaires à la cour de Bavière.

En cas que vous fassiez ce carton, mon cher Walther, je vous prie d’en mettre encore un autre au second tome, page 103, à la fin de la page. Voici ce qu’il faut substituer après ce mot parce que[1] : Parce que la base de sa statue à la place des Victoires est ornée de quatre esclaves enchaînés ; mais ce ne fut point lui qui fit ériger cette statue, ni celle qu’on voit à la place de Vendôme ; la statue de la place des Victoires est le monument de la grandeur d’âme, etc.

Je vous demande pardon, mon cher Walther, de la peine que je vous donne ; mais une première édition est un essai. Il échappe toujours à l’auteur beaucoup de fautes. Je me flatte que la seconde édition sera beaucoup plus ample, plus correcte, et meilleure en tout sens. Je vous embrasse de tout mon cœur.


Voltaire.

2362. — À MADAME LA MARGRAVE DE BAIREUTH[2].
À Potsdam, 10 avril 1752.

Madame, je n’avais point eu de nouvelles depuis un an du marquis d’Adhémar, qui avait tant d’envie de s’attacher à Votre Altesse royale, et que vous paraissiez désirer d’avoir dans votre maison. Il n’avait pu jusqu’à présent surmonter les difficultés que lui faisait son père, qui est, comme le sait probablement Votre Altesse royale, grand maréchal du roi Stanislas à Lunéville. Enfin il me mande qu’il a levé les obstacles qu’on lui opposait, et qu’il est prêt de venir se mettre aux pieds de Votre Altesse royale. J’ignore si vous êtes toujours, madame, dans les mêmes

  1. Voyez la note, tome XIV, page 494.
  2. Revue française, 1er février 1866 ; tome XIII, page 216.