Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome40.djvu/569

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vous avoueriez que nul tableau n’approche de cette action pathétique, que c’est là la véritable tragédie. Une partie des spectateurs se leva à ce cri, par un mouvement involontaire ; et pardonnez arracha l’âme. Il y a un aveuglement cruel à me priver du plus beau morceau de la pièce ; je vous conjure de me le rendre. Qui empêche Mlle Clairon de se jeter et de mourir aux pieds de Tancrède, quand son père, éperdu et immobile, est éloigné d’elle, ou qu’il marche à elle ? Qui l’empêche de dire j’expire, et de tomber près de son amant ?


Barbare ! laisse là ce repentir si vain[1],


fait un très-bel effet parmi nous, qui n’avons pas la ridicule impatience de votre parterre. Vous êtes bien bons de céder à l’impétuosité de la nation ; il faut la subjuguer.

La somme totale de ce compte est remerciement, tendresse, respect, et envie de ne point mourir sans vous revoir.


4275. — À M. LE MARQUIS ALBERGATI CAPACELLI[2].
24 septembre.

Dignatevi, mio caro signore, di far indirizzare la mia risposta al Pittor della natura. Non sono sorpreso che il signor don Marcio[3] sia un po maledico. I miei piccioli versi non sono eroici ; ma sono la tenera espressione de’miei sentimenti. Conosco bene la voce della natura ; il valente Goldoni m’ ha insegnato a sentirla.

E capitato al fine il Shaftesbury ? Avete scritto al banchiere Bianchi e Balestrero, a Milano[4] ?

Tout m’avertit, monsieur, que nous sommes trop loin l’un de l’autre ; mais il me semble que mon cœur est auprès de vous. V.

  1. Ce vers, qui était dans la scène vi du Ve acte, n’a point de rime dans le texte conservé. (B.)
  2. Éditeurs, de Cayrol et François.
  3. Personnage de la comédie de Goldoni, intitulée Bottega del café.
  4. Traduction : Daignez, mon cher monsieur, faire parvenir ma réponse au Peintre de la nature. Je ne suis pas surpris que le seigneur don Marcio soit un peu médisant. Mes petits vers ne sont pas héroïques, mais ils sont la tendre expression de mes sentiments. Je connais bien la voix de la nature, le vaillant Goldoni m’a appris à la distinguer.

    Shaftesbury est-il enfin terminé ? Avez-vous écrit au banquier Bianchi et Balestrero, à Milan ?