Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome41.djvu/270

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M.  Thieriot veut-il bien m’envoyer un certain Almanach d’église où l’on trouve la succession des patriarches de Constantinople ? Cela n’est pas bien agréable ; mais cela peut être utile à un homme qui écrit l’histoire quand il ne laboure pas.

On m’a envoyé une réponse[1] à la Théorie de l’impôt. Si le style de la réponse est aussi inintelligible que celui de la Théorie, peu de lecteurs apprendront à gouverner l’État.

On dit que Rameau écrit[2] contre un philosophe sur la musique ; j’aimerais mieux qu’il fit un opéra.


4516. — À M.  HELVÉTIUS[3].
Avril 1761.

Mademoiselle protégeait l’abbé Cotin ; la reine protège l’abbé Trublet ; c’est le sort des grands génies.


Principibus placuisse viris non ultima laus est.

(Hor., ép. vii, liv. I.)

On m’assure cependant que M.  Saurin entrera cette fois-ci[4]. Cela est juste ; quand on a reçu un sot, il faut avoir un homme d’esprit pour faire le contre-poids. Vous allez sans doute à Voré. Mes respects à Midas Omer avant votre départ ; mais mille amitiés réelles à M.  Saurin.

Ô philosophes, philosophes ! soyez unis contre les ennemis de la raison humaine. Écrasez l’infâme tout doucement.


4517. — À M.  FABRY[5].
9 avril 1761, à Ferney.

Monsieur, je ne peux plus me plaindre de la fermière en question, puisque vous la protégez. C’est la faute de La Croix de n’avoir pas acquitté les droits de ses planches, et tout cela n’est qu’un malentendu.

On rendrait sans doute, monsieur, un grand service au pays en faisant saigner tous les marais. Je ne doute pas que tous les

  1. Elle est de Pesselier ; voyez lettre 4522.
  2. En 1761 Rameau publia un in-4o intitulé Origine des sciences, suivie d’une controverse. (B.)
  3. Éditeurs, Bavoux et François.
  4. Il fut admis en effet.
  5. Éditeurs, Bavoux et François.