Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome41.djvu/409

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sulter sur tous mes doutes. Vous sentez qu’il est important qu’un tel ouvrage ait la sanction du corps, et qu’on puisse faire un livre classique qui sera l’instruction des étrangers et des Français.

Couronnez votre carrière, mon cher ami, en donnant tous vos soins au succès de notre entreprise.

Je suis obligé de dicter tout ce que j’écris, attendu qu’il ne me reste plus guère que la parole, et que je dicte en me levant, on me couchant, en mangeant, et en souffrant.

Vale, care Olivete.


4640. — À M. LE BRUN.
Ferney, 16 auguste[1].

Je fais mon compliment à Tyrtée, et je me flatte que sa trompette héroïque animera les courages.

On vous a trompé, monsieur, si l’on vous a dit que la rente que j’ai mise sur la tête de Mlle Corneille est pour son père, ou bien vous avez mis M. Corneille pour mademoiselle dans votre lettre. Elle a beaucoup de talents et un très-aimable caractère. J’en suis tous les jours plus content, et je ne fais que mon devoir en m’occupant de sa fortune et de la gloire de son oncle.

J’aurais souhaité que le nom de M. le prince de Conti eût honoré la liste de ceux qui ont souscrit pour l’oncle et pour la nièce.

Agréez, monsieur, mes sincères remerciements de votre ode. Les suffrages du public, et les aboiements de Fréron, contribueront également à votre gloire.

Vous ne doutez pas des sentiments de votre obéissant serviteur.


Voltaire.

4641. — À M. DE LA FARGUE[2].
Ferney, 16 auguste.

Moins je mérite vos beaux vers, monsieur, et plus j’en suis touché. Les belles reçoivent froidement les cajoleries ; mais les

  1. C’est à tort, que Beuchot a daté cette lettre du 16 avril 1761. elle est du 16 auguste 1761 ou du 16 avril 1762. (G. A.)
  2. Étienne de La Fargue, avocat au parlement de Pau, né à Dax en 1728, mort en 1795, est auteur de quelques ouvrages, presque tous réunis sous le titre de Œuvres mêlées, seconde édition, 1786, deux volumes in-8°.