Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome41.djvu/425

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que les commentateurs ne finissent point, et[1] souvent ne disent que ce qui est inutile.

Si vous voulez que je dise de bonnes choses, écrivez-moi, etc.


Voltaire.

4646. — À M.  LE BRUN.
20 auguste.

Je suis affligé, monsieur, pour monseigneur le prince de Conti et pour tous, qu’il soit le seul de tous les princes qui refuse de voir son nom parmi ceux qui favorisent le sang du grand Corneille. Je serais encore plus fâché si ce refus était la suite de la malheureuse querelle avec l’infâme Fréron. Vous m’aviez écrit que je pouvais compter sur Son Altesse sérénissime ; il est dur d’être détrompé. L’ouvrage mérite par lui-même la protection de tous ceux qui sont à la tête de la nation ; Mlle  Corneille la mérite encore plus. Je saurai bien venir à bout de cette entreprise honorable sans le secours de personne ; mais j’aurais voulu, pour l’honneur de mon pays, être plus encouragé, d’autant plus que c’est presque le seul honneur qui nous reste. L’infamie dont les Fréron et quelques autres couvrent la littérature exige que tout concoure à relever ce qu’ils déshonorent. Secondez-moi, au nom des Horaces et de Cinna.

Votre très-humble et très-obéissant serviteur.


Voltaire.

4647. — À M.  DU CLOS[2].
21 auguste.

J’ai eu l’honneur, monsieur, de vous adresser l’épître dédicatoire à la compagnie, la préface sur le Cid, le commentaire perpétuel sur Cinna et les Horaces : voici le commentaire sur le Cid, M.  d’Olivet en a un qui est un peu plus ample ; mais il sera aisé de rendre les deux exemplaires conformes, (|uaiul on aura eu la bonté de me les renvoyer. MM. Cramer n’attendent plus que la sanction de l’Académie pour commencer l’impression. Mon parti est pris de commenter toutes les tragédies ; il y aura six ou sept gros volumes, ou huit in-4° Comme j’ai fixé le prix à deux louis d’or, il y aurait beaucoup de perte, au lieu de bénéfice pour Mlle  Corneille, sans le secours que le roi nous donne et sans la générosité des premiers de la nation.

  1. Dans le Journal encyclopédique il y a : « et qu’ils ne disent que, etc. »
  2. Éditeurs, de Cayrol et François.