Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome42.djvu/180

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première seront corrigées. M. le duc de La Vallière portera cette requête à Mme de Pompadour pour la présenter au roi. Cette requête peut toucher Sa Majesté, et je ne serais point du tout étonné que le roi se charge (sic) lui-même d’approfondir l’affaire. Cette démarche n’empêchera point que M. Mariette n’agisse individuellement, et que l’on ne tâche d’obtenir de Toulouse les pièces nécessaires. Mais quel huissier osera porter une sommation au greffier du parlement, si ce parlement a défendu, comme on le dit, la communication des pièces du procès ?

Quoi qu’il arrive, je servirai cette dame de tout mon pouvoir. Je la supplierai de vouloir bien accepter une somme de cent écus pour continuer l’affaire dès qu’elle sera en train. V.

N. B. Elle ne ferait point mal d’aller voir M. Audibert, chez MM. Tourton et Baur, fameux banquiers, vers la place Vendôme.


4966. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL.
14 juillet.

Mes chers anges, votre vertu courageuse n’abandonnera pas l’innocence opprimée, qui attend tout de votre protection ; vous achèverez ce que vous avez si noblement commencé. Mais, avant de mettre la chose en règle, il est d’une nécessité absolue d’avoir des réponses positives à la colonne des questions que je prends la liberté de vous envoyer. Je vous conjure de vouloir bien envoyer chercher la veuve Calas ; elle demeure chez MM. Dufour et Mallet, rue Montmartre.

Le fils de l’avocat Lavaysse est caché à Paris. Son malheureux père, qui craint de se compromettre avec le parlement de Toulouse, tremble que son fils n’éclate contre ce même parlement. Joignez à toutes vos bontés celle d’encourager ce jeune homme contre une crainte si infâme. Donnez-vous du moins la satisfaction de le faire venir chez vous. Daignez l’interroger ; ce sera une conviction de plus que vous aurez de l’abomination toulousaine. Daignez faire écrire tout ce que la veuve Calas et Lavaysse vous auront répondu ; faites-nous-en part, je vous en supplie.

Tous ceux qui prennent part à cette affaire espèrent qu’enfin on rendra justice. Vous savez sans doute que M. de Saint-Florentin a écrit à Toulouse, et est très-bien disposé. Monsieur le chancelier est déjà instruit par M. de Nicolaï et par M. d’Auriac.