Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome42.djvu/219

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d’Alexandre[1]. Je n’ai pas cru devoir laisser imparfait un ouvrage sur lequel vous avez daigné m’honorer de vos conseils : vous m’avez rendu chère cette pièce à laquelle vous avez bien voulu vous intéresser. Si jamais il vous prend envie de la relire, vous n’avez qu’à commander. Pierre Corneille m’occupe encore plus que Pierre Ulric. C’est une terrible tâche que d’être obligé d’avoir toujours raison dans quatorze tomes[2].

Il faut donc renoncer à l’espérance de voir Vos Excellences dans nos jolis déserts. Cependant le théâtre est tout prêt ; et quand madame l’ambassadrice voudra faire pleurer des Allobroges, il ne tiendra qu’à elle. Il faudra que mademoiselle votre fille joue Joas dans Athalie, et moi, si l’on veut, je serai le confident de Mathan,


Qui ne sert ni Baal ni le dieu d’Israël.

(Racine, Athalie, acte III, scène iii.)

Ma piété en sera effarouchée ; mais il faut se faire tout à tous.

Que Votre Excellence me conserve ses bontés ; j’en dis autant à madame l’ambassadrice, à qui ma nièce présente la même requête.


5006. — POUR MADAME CALAS[3].

Je suppose que Mme Calas a fait rendre à Mme la marquise de Pompadour la lettre que M. le professeur Tronchin avait écrite à cette dame, il y a plus d’un mois, en faveur de Mme Calas ; je crois qu’il y en a une aussi pour M. Quesnay. Ces deux lettres sont importantes.

Si Mme Calas ne les avait pas encore fait rendre, il faudrait qu’elle ne différât plus ; elle n’aurait qu’à écrire à M. Quesnay, à Versailles, et mettre la lettre pour Mme de Pompadour dans le paquet de M. Quesnay.

Ceux qui dirigent Mme Calas à Paris lui dicteraient une lettre courte et attendrissante pour M. Quesnay ; cette démarche ferait un très-bon effet. Il serait aussi fort utile qu’elle écrivît un petit mot de remerciement à M. le duc de La Vallière, grand faucon-

  1. C’est ainsi que Voltaire désigne sa tragédie d’Olympie.
  2. L’édition du Théâtre de P. Corneille avec des commentaires n’eut que douze volumes.
  3. Éditeur, A Coquerel. — Avec cette mention : « Copie d’un billet de M. de V. du 16 août 1762. »