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Dieu des combats, terrible Mars ;
Et, sans tambours et sans trompettes,
Je vais quitter vos étendards
Pour aller dans ma solitude,
Au lieu de foudres entouré,
Commencer ma béatitude
Près de mon paisible curé,
Qui, s’en tenant à son bréviaire,
Doux, charitable, et point cafard,
Ne recommande, à tout hasard,
Que l’aumône et que la prière, etc., etc.


Vous vous plaignez de votre santé, monsieur ; c’est bien à vous d’en parler à un homme qui attend la mort dans son lit de douleur, tandis que vous courez la chercher sur des champs de bataille ! Dans tous les cas, monsieur, appelez à votre secours la bonne philosophie, qui soutient le faible et qui console le malade.

Mais j’ose à peine prononcer ce mot de philosophie. Tant de gens sont payés pour la craindre et pour la combattre qu’on ne sait à qui l’on parle. Vous me paraissez, monsieur, digue d’en sentir et d’en prouver les avantages. Recevez avec vos bontés ordinaires le sincère hommage du vieux malade.


5040. — À M.  RIBOTTE[1].
20 septembre 1762.

On doit savoir à présent à Toulouse que la requête de la veuve a été admise, que le rapporteur est nommé, que les quinze premiers avocats de Paris ont tous signé la consultation qui demande vengeance, que cette consultation et le mémoire de l’avocat au conseil sont imprimés, que cette veuve aussi respectable qu’infortunée ne manque d’aucun secours, qu’il y a encore des esprits raisonnables et des cœurs bienfaisants qui n’abandonneront point cette famille.

On a traduit en anglais, en allemand, en hollandais, les petits écrits préliminaires qui ont inspiré au public la pitié pour l’innocence et l’indignation contre l’injustice. On espère que cette famille obtiendra une satisfaction proportionnée à son malheur.

  1. Bulletin de la Société de l’Histoire du protestantisme français. Paris, 1856, page 242.