Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome42.djvu/266

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Permettra-t-elle que je mette dans cette enveloppe un petit paquet pour notre secrétaire perpétuel[1] ? Car je soupçonne qu’ayant été auprès de vous, il y est encore. Assurément j’en aurais usé ainsi. Agréez toujours le tendre respect du vieillard des Alpes, qui n’est pas le Vieux de la montagne[2].


5057. — À M. DUCLOS.
À Ferney, 7 octobre.

Je présume, monsieur, que vous êtes encore à Vic-sur-Aisne. Je me doute qu’on ne peut pas quitter aisément le maître du château[3]. J’attendrai que je sois sûr de votre retour à Paris pour amuser l’Académie d’un Hèraclius traduit de l’espagnol, qui est à peu près à l’Héraclius de Corneille ce que le César de Shakespeare est à Cinna.

Je vous prie, en attendant, de vouloir bien faire passer ma réponse[4] et nos remerciements à monsieur le secrétaire du bureau d’agriculture de Bretagne, supposé que ce soit là son titre. Je n’ai ici ni son livre ni sa lettre, qui sont aux Délices, sous un tas de paperasses qu’on a transportées à la hâte pour faire place à ceux à qui j’ai prêté cette maison. Ayez la bonté, je vous prie, de faire mettre le dessus.

Le Corneille avance : Hèraclius et Rodogune sont imprimés. Le reste demandera moins de peine. Je compte toujours sur les bontés de l’Académie et sur les vôtres.

Vous avez dû recevoir des mémoires pour les Calas. Je demande votre suffrage pour cette famille si infortunée et si innocente. La voix des gens d’esprit dirige quelquefois celle des juges.


5058. — À M. COLINI.
7 octobre.

Voici ce qui m’est arrivé, mon cher secrétaire de la famille d’Alexandre et de Son Altesse électorale palatine. On a représenté Olympie chez moi. Mme Denis y a joué comme Mlle Clairon, et Mlle Corneille s’est surpassée. Mais la mort de Statira, son évanouissement sur le théâtre, m’ont glacé, et l’amour d’Olympie ne

  1. Duclos ; voyez la lettre suivante.
  2. Voyez tome XVII, page 441.
  3. Le cardinal de Bernis.
  4. Elle est perdue.