Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome42.djvu/482

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Est-il vrai que le parlement fait des difficultés sur les édits du roi[1] ? Ces édits m’ont paru de la plus grande sagesse. Les Anglais, nos vainqueurs, sont obligés de s’imposer des taxes pour payer leurs dettes ; il faut au moins que les vaincus en fassent autant.

Souvenez-vous encore, mon cher frère, qu’il y a un Anglais chargé d’un paquet pour M. d’Alembert ; et si vous voyez ce cacouac, ayez la bonté de le lui dire.

Voilà bien des articles sur lesquels je vous supplie de me répondre. Adieu ; ne vous verrai-je point avant de mourir ? Ècr. l’inf.

Je rouvre ma lettre pour vous dire, mon cher frère, qu’il est important que vous alliez voir M, Janel. Je suis au désespoir de ce contre-temps. Vous offrirez le payement du paquet qu’on a retenu. C’est une bagatelle qui ne peut faire de difficulté ; mais le point essentiel est qu’on vous rende la lettre[2] pour M. le comte de Bruc, l’un de nos frères, très-zélé. Il faut au moins obtenir que M. Janel ne nous fasse pas de la peine ; c’était, ne vous déplaise, un Meslier dont il s’agissait ; c’était un de mes amis qui envoyait ce Meslier à M. de Bruc : ni la lettre ni la brochure ne sont parvenues. Je vous ai écrit trois fois[3] sur cette affaire sans avoir eu de réponse, M. de Janel est généreux et bienfaisant ; il ne refusera pas de nous tirer de ce petit embarras. Je vous répète que je n’avais aucune part ni à la lettre écrite à M. de Bruc, ni à la brochure. Ce paquet fut retenu dans les premiers jours où l’on parlait du mandement de Jean-Jacques à Christophe, et il y a quelque apparence que ce mandement de Jean-Jacques nous aura nui. Je m’en remets à votre prudence ; mais je vous assure que la chose mérite d’être approfondie.

J’ai reçu tous les livres que vous avez eu la bonté de m’envoyer. Je reçois les Troyennes[4] : cela prouve qu’il y a des envois heureux et d’autres malheureux.


5284. — À M. GOLDONI.
Aux Délices, 10 mai.

Je n’ai reçu que depuis peu de jours, monsieur, vos bienfaits. La personne qui m’avait tant dit de bien de la pièce dont vous

  1. C’étaient des édits financiers voyez page 474.
  2. Voyez pape 467.
  3. Voyez ibid.
  4. Tragédie de Châteaubrun.