Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome42.djvu/511

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Conti ? Vous voyez que je m’intéresse toujours au tripot, malgré ma stérilité sur le cinquième acte d’Olympie. Je suis un mauvais serviteur ; mais je ne manque pas de zèle. Si vous voulez me voir jouer Trissotin[1] vous n’avez qu’à partir.

Tendresse et respect.


5317. — À M.  DEBRUS[2].

Plus je songe à tout ce qui regarde notre grande affaire, plus je crois qu’il n’y a aucune démarche à hasarder, et qu’il faut attendre l’apport des pièces et les motifs du parlement de Toulouse.

Bien des gens prétendent qu’on renverra la décision à un autre parlement de province. En ce cas, non-seulement il ne faudrait point faire venir la servante à Paris, mais il serait même dangereux de lui faire entreprendre ce voyage. Si elle est à Toulouse dans le besoin on peut lui donner une partie de ce que je destinais pour son voyage de Paris. M. Debrus en est entièrement le maître, il se ruine en libéralités : c’est à lui d’ordonner ce que les autres doivent faire ; il arrangera ces petites bagatelles avec M, Cathala. M. de Court s’est certainement mis à la raison. Il répond, aussi bien qu’un magistrat de Lausanne, que les exemplaires des Lettres toulousaines ne passeront point en France avant d’être corrigés ; il fera des cartons, il adoucira des choses un peu trop dures, et je suis persuadé que ce livre ne pourra faire que du bien, une fois que le parlement de Toulouse aura envoyé les procédures.

Si on est toujours à Genève dans l’intention de récompenser par un petit présent la docilité de M. de Court, je prie M. Debrus de me permettre d’y contribuer ; il ne s’agit que de dédommager l’auteur des frais de quelques feuilles de papier et du retardement qu’il essuie. Je pense qu’un présent de dix louis suffirait. J’offre d’en payer le quart. Je supplie M. de Végobre de vouloir bien me faire savoir sur cela ses ordres.

Je fais une réflexion que je soumets aux lumières de tous ceux qui gouvernent l’affaire de Mme  Calas. Si nous pouvons obtenir la révision en grand conseil, j’ai de fortes raisons d’espérer que l’arrêt sera plus favorable dans ce tribunal que dans un autre ; je suis convaincu que le sieur David, premier auteur de

  1. Dans Les Femmes savantes.
  2. Éditeur, A. Coquerel.