Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome43.djvu/71

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quelques mois de plus ? Pourriez-vous, monsieur, avoir la bonté de voir avec monsieur le premier président ce qu’il peut faire ? En attendant, qu’il prenne les arrangements qui lui conviendront le mieux avec la cour, sur cette affaire, dans laquelle Berne et Genève interviennent.

J’ai pris la liberté d’envoyer à monsieur le président et à monsieur le procureur général un petit livre que je crois fait par un huguenot, et dont on n’a tiré que trente-six exemplaires ; j’en ai attrapé deux ; si j’en avais eu un troisième il eût été pour vous : mais j’ai compté que monsieur le premier président ou monsieur le procureur général vous prêterait le sien.

Il me paraît que les jésuites restent à Besançon, Pour moi, j’en ai un qui me dit la messe, et je me flatte que le pape m’en saura fort bon gré.

J’ai l’honneur d’être, avec bien du respect, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.


Voltaire.

Je présente mes respects à Mme  Le Bault[1].


5467. — DE M. D’ALEMBERT.
À Paris, ce 29 décembre.

Je vous prends au mot, mon cher et illustre maître, comme Fontenelle prenait la nature sur le fait[2]. M. de La Reynière, fermier des postes, veut Ijien me servir de chaperon pour recevoir vos épîtres canoniques ; faites-moi donc le plaisir de lui adresser dorénavant ce que vous voudrez bien m’envoyer. Je n’ai point reçu l’exemplaire de la Tolérance que vous m’annoncez. Tous les corsaires ne sont pas à Tétuan et sur la Méditerranée ; cependant frère Damilaville me donne encore quelque espérance.


Dieu conduise la barque, et la mène à bon port[3] !


J’ai écrit à frère Hippolyte Bourgelat[4]. J’ai bien de la peine à croire qu’il soit coupable : car c’est un des meilleurs tireurs de la voiture philosophique et assurément des mieux dressés, et qui ont le plus de cœur à l’ouvrage ; mais il ignorait sans doute ce que ce ballot contenait ; il se trouvait dans la circonstance critique du changement de ministre de la librairie, il n’a osé

  1. La signature et le post-scriptum sont seuls écrits de la main de Voltaire, le reste a été dicté.
  2. Fontenelle s’est servi de cette expression dans son Éloge de Tournefort.
  3. Regnard, Folies amoureuses, acte III, scène ix.
  4. Bourgelat s’appelait Claude.