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5507. — À M.  DE LA MOTTE-GEFRARD.
À Ferney, le 5 janvier.

Je vous demande bien pardon, monsieur, de répondre si tard. Mais les gens de l’autre monde, dont j’ai l’honneur d’être, ne sont pas des correspondants bien exacts. Je ne suis plus qu’une ombre : non-seulement j’ai perdu le peu qui me restait de santé, mais je suis presque entièrement privé de la vue ; je me flatte que dans un mois l’édition de Corneille, dont vous me faites l’honneur de me parler, sera publiée par M. Cramer à Genève, et bientôt après par leurs correspondants à Paris et dans les provinces. Si vous avez souscrit, c’est à eux qu’il faudra s’adresser. Je ne me suis mêlé que d’éplucher des vers, ce qui est une besogne délicate et peu agréable : je suis infiniment sensible aux bontés que vous me témoignez.

J’ai l’honneur, etc.


5008. — À M.  LE COMTE D’ARGENTAL[1].
6 janvier 1764.

Comme il y a eu en dernier lieu de petites réformes au bureau des postes, je crains que mes anges n’aient pas reçu de gros paquets que je leur ai adressés sous l’enveloppe de M. de Courteilles, en mémoires.

Je leur ai adressé aussi des petits paquets ; et le dernier ne contenait, si je ne me trompe, qu’une lettre pour le neveu de Pierre. L’avant-dernier contenait ma réponse aux seigneurs de la troupe au sujet d’Olympie, et je demandais les ordres de mes anges. Je leur ai précédemment envoyé un conte à dormir debout et des Tolérance.

Lorsque mes anges auront un moment de loisir, je les supplierai de vouloir bien m’accuser la réception de mes guenilles.

On m’a écrit qu’on voulait voir Olympie à Versailles ; mais je ne le crois pas. D’ailleurs il faut une salle de spectacle fort vaste pour représenter cette pièce, et, autant qu’il m’en souvient, il n’y avait à Versailles qu’un théâtre de polichinelle.

Je souhaite à mes anges une brillante santé, que je n’ai point.

Respect et tendresse.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.