Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome44.djvu/196

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

est sous les ailes de ses anges. En vérité, je fais trop de bien pour qu’on me fasse du mal. Respect et tendresse.


6236. — À M.  LE PRÉSIDENT DE RUFFEY[1].
À Ferney, 18 janvier 1766.

Mon cher confrère, votre jeune François[2] me charme et m’étonne.


D’où vient qu’aux grands Condés il craint de rendre hommage ?
C’est à lui seulement de chanter ces guerriers,
À lui qu’on voit comme eux se couvrir de lauriers
À lui Dès le beau printemps de son âge.


Enfin donc voilà le père et le fils[3] comme ils doivent être. J’écrirai à mon contemporain sitôt que mes maux me permettront d’écrire.

Rousseau est un grand fou, un méchant fou, et un malheureux fou. Je me suis occupé pendant deux mois à jeter de l’eau sur les charbons ardents qu’il avait répandus dans Genève.

Puisque vous m’avez envoyé des vers, en voici que je vous prie de ne montrer qu’à d’honnêtes gens.


6237. — À M.  HENNIN[4].
Samedi au soir.

Vous n’aurez point M.  d’Argental ; il ne veut point venir, monsieur, et je suis au désespoir ; vous auriez eu en lui un ami et un collègue. Quand vous pourrez venir coucher à Ferney, vous me consolerez ; en vérité, j’ai besoin de consolation. V.


6238. — DE M.  HENNIN[5].
Genèvev, 18 janvier 1766.

Je n’avais pas voulu, monsieur, vous annoncer une nouvelle que j’étais bien sûr qui vous ferait de la peine ainsi qu’à moi. Demain nous saurons à

  1. Éditeur, Th. Foisset.
  2. François de Neufchâteau, qui venait d’être nommé membre de l’Académie de Dijon, à l’age de quinze ans.
  3. Les deux premiers présidents de La Marche.
  4. Correspondance inédite de Voltaire avec P. -M. Hennin. 1825.
  5. Même source que la lettre précédente.