Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome44.djvu/249

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dispute en Allemagne, elle est plus sérieuse, et il en coûte ordinairement deux ou trois cent mille hommes.

L’ambassadeur de France en Suisse arrive dans quelques jours à Genève avec dix cuisiniers, qui seront plénipotentiaires. Je suis un peu plus intéressé au procès que M.  le duc de Wurtemberg a aujourd’hui avec ses états. J’ignore quel en sera le résultat. Heureux les princes qui n’ont point à combattre leurs parlements, et qui sont adorés de leurs sujets. Cela fait songer à la Thuringe. Daignez, madame, agréer mes vœux et mon profond respect pour Votre Altesse sérénissime et pour toute l’auguste branche Ernestine.


6286. — À M.  ÉLIE DE BEAUMONT[1].
5 mars.

Mon cher Cicéron, j’ai été bien malade ; je le suis encore ; mais je renaîtrai quand je verrai votre beau mémoire sur les Sirven imprimé. Je vous prie de m’en envoyer un exemplaire par la voie de M.  Damilaville, qui le fera contre-signer. Ne ménagez point les signatures de vos confrères, et n’oubliez pas, je vous en prie, M.  Jabineau, qui est prêt à donner la sienne. Que vous réussissiez ou non à obtenir du conseil un arrêt d’attribution, vous réussirez auprès du public ; vous confirmerez votre réputation de vengeur généreux de l’innocence ; les malheureux juges visigoths seront confondus ; on n’osera plus flétrir la nation par ces téméraires accusations de parricides. Ce sera à vous qu’on en aura l’obligation. Votre nom sera cher à tous les honnêtes gens. Comptez-moi, je vous en conjure, parmi les plus zélés de vos admirateurs, et permettez-moi de me dire de vos amis.

Mille sincères respects à madame Hortensia[2]. V.


6287. — À M.  DAMILAVILLE.
5 mars.

La diligence de Lyon, mon cher ami, ne m’apportera donc rien de votre part ; je n’aurai point de consolation. Le petit livre que vous m’avez envoyé ne me suffit pas ; il méritait d’être mieux fait, et pouvait être très-plaisant. Il fallait commencer par dire qu’Adam avait prêché Eve, et qu’au sortir du sermon Ève

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Personnage du roman de Mme  Élie de Beaumont, Lettres du marquis de Roselle.