Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome44.djvu/271

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
261
ANNÉE 1766.

attend ? Figurez-vous mon embarras : je ne sais l’adresse d’aucun de ces messieurs ; il faut pourtant leur écrire. Pardonnez donc mon importunité ; je prendrai dorénavant si bien mes mesures que je ne tomberai plus dans le même inconvénient.

Le petit ex-jésuite attend sa toile de Pénélope, qu’il défait et qu’il refait toujours ; mais songez que c’est pour vous plaire qu’il se plaît si peu à lui-même.

N. B. M. d’Alembert ne demeure plus rue Michel-le-Comte, comme on l’avait mis sur la lettre ; c’est, je crois, près de Belle-chasse. Encore une fois, pardon.


6310. — À M. LE CHEVALIER DE TAULÈS.
À Ferney, 5 avril.

Je n’oublierai jamais, monsieur, le discours de M. Thomas ; mais j’ai oublié sa demeure, et d’ailleurs je ne peux m’adresser qu’à vous pour le remercier. De tous ceux qui ont fait l’éloge du dauphin, il est le seul qui m’ait fait connaître ce prince. Je n’ai vu que des mots dans tout ce que j’ai reçu de Paris, en prose et en vers, sur ce triste événement. La première chose qu’il faut faire quand on veut écrire, c’est de penser ; M. Thomas ne s’exprime éloquemment que parce qu’il pense profondément.

À propos de penseur, puis-je vous supplier, monsieur, de présenter mes respects à Son Excellence ? Elle donne des indigestions à tout Genève avant de lui donner une paix inaltérable ; j’ose me flatter que quand nous aurons des feuilles, et que vous aurez le temps de prendre l’air, vous voudrez bien donner la préférence à l’air de Ferney ; ce n’est pas assez de faire du bien à des hérétiques, il faut encore consoler les vieux catholiques malades. Je compte hardiment sur vos bontés et sur celles de M. Hennin.

Daignez, monsieur, être sans cérémonie avec votre très-humble et très-obéissant serviteur.


Voltaire.

6311. — À M. LACOMBE[1].
5 avril.

Pour vous dédommager, monsieur, du recueil que vous avez bien voulu faire de tout ce qu’une certaine personne a écrit sur

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.