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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome48.djvu/171

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année 1772.

8615. — À MADAME DE SAINT-JULIEN[1].
À Ferney, 30 auguste.

Je vous avais bien dit, madame, que pour vous plaire je vous écrirais dès que j’aurais des grâces à vous demander. Il ne s’agit ici ni de contrôleur général, ni d’intendant des finances ; ce sont des choses bien plus sérieuses, c’est un opéra-comique[2]. Un jeune homme m’est venu apporter cette esquisse ; je l’ai trouvée très-favorable à la musique, et à des sortes de musique de toute espèce. Mme Denis dit qu’il faut suivre de point en point toutes les directions de l’auteur. Il avait promis cet ouvrage à un autre musicien que M. de Montcivrey ; mais nous avons jugé qu’il fallait lui donner la préférence sur tous les autres, non-seulement parce qu’il est votre protégé, mais parce qu’il mérite de l’être. Si Montcivrey est occupé ailleurs, ayez la bonté de nous renvoyer le manuscrit contre-signé soit par le grand aumônier, soit par qui il vous plaira.

Pardonnez à un jeune homme qui n’a pas un moment à lui, s’il ne vous dit pas plus au long, madame, combien il vous adore et vous respecte.

Mme Denis et moi, nous vous demandons le plus profond secret.

8616. — À M. MARIN[3].
À Ferney, 31 auguste.

Grand merci de la nouvelle que vous me mandez, mon cher ami ; que de faux témoins qui déposaient contre M. de Morangiés ont pris la fuite.

Est-ce à vous que j’ai envoyé, il y a environ quinze jours, un paquet de près de soixante pages pour M. d’Argental ? Il ne l’a point reçu, j’en suis très en peine. Il arrive souvent de ces malheurs-là aux gens qui sont à cent lieues de Paris.

Je crois enfin le partage de la Pologne en bon train, quoiqu’il y ait quelques difficultés entre les copartageants.

J’ignore quand on plaidera le procès de Minos, et je vous prie de ne m’en pas aimer moins si je perds ma cause avec dépens, comme cela pourra très-bien arriver.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Voyez, tome VII, les Deux Tonneaux.
  3. Éditeurs, de Cayrol et François.