Fanatisme, aux pages 24 et 25, etc., du tome VI des Questions sur Encyclopédie[1].
J’ai fait les plus incroyables efforts pour lire les Chérusques[2] et Roméo[3]. Je ne sais auquel des deux ouvrages donner le prix. Je suis émerveillé des progrès que ma chère nation fait dans les beaux-arts. Il est démontré que, si ces admirables ouvrages réussissent, les Lois de Minos seront huées d’un bout à l’autre : il faut s’y attendre, en prévenir les acteurs, ne se pas décourager, jouer la pièce avec un majestueux enthousiasme, bien morguer le public, et le traiter avec la dernière insolence.
Il ne paraît pas trop convenable que le rôle de Mérione ne soit pas joué par Molé ; mais je ne veux faire aucune bassesse auprès de ce héros ; j’abandonne la pièce à son mauvais destin.
M. le duc de Praslin est donc à Paris ; je prie mes chers anges de vouloir bien continuer à me mettre dans ses bonnes grâces : il est plus juste que son cousin[4].
Mes chers anges, vous pensez bien que mon cœur prend souvent la poste pour aller chez vous, mais il est bien difficile que mon corps soit du voyage. Il faut tant de cérémonies ; et puis ma détestable santé me condamne à des assujettissements qui m’excluent de la société. Je suis homme pourtant à franchir tous les obstacles, si je puis venir passer huit jours à l’ombre de vos ailes ; après quoi je reviendrai mourir dans mes Alpes.
Mon doyen des clercs[5], qui est chez moi, dit que vous avez un vieux procès de la succession paternelle ; vous croyez bien que votre cause nous paraîtra excellente.
Je renouvelle mes tendres et respectueux hommages à mes anges.
Je vous prie, mon cher ami, de faire à Mme la marquise du Deffant la même faveur que vous avez faite à Tronchin ; je veux dire de souper chez elle, et de lui lire, en très-petite compagnie, les Lois de Minos. Vous savez que la perte de ses yeux ne lui