Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome5.djvu/125

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ACTE II, SCÈNE YII. li ;

Pour lever, en tremblant, aux dieux qui me trahissent.

Ces languissantes mains que mes chaînes flétrissent ?

Pour voir avec des yeux de larmes obscurcis.

Dans le lit de mon père, et sur son trône assis,

Ce monstre, ce tyran, ce ravisseur funeste,

Qui m’ôte encor ma mère, et me prive d’Oreste ?

SCÈNE VII.

ELECTRE, IPHISE K

IPHISE,

Chère Electre, apaisez ces cris de la douleur.

ELECTRE.

Moi !

IPHISE.

Partagez ma joie.

ELECTRE,

Au comble du malheur. Quelle funeste joie à nos cœurs étrangère I

IPHISE.

Espérons.

ELECTRE.

Non, pleurez ; si j’en crois une mère, Oreste est mort, Iphise.

IPHISE.

Ah ! si j’en crois mes yeux-, Oreste vit encore, Oreste est en ces lieux.

ELECTRE.

Grands dieux ! Oreste ! lui ? Serait-il bien possible ? Ah ! gardez d’abuser une âme trop sensible. Oreste, dites-vous ?

IPHISE.

Oui.

1. « Vous demandez, écrivait Voltaire à M"* Clairon après la première repré- sentation, qu’on accourcisse la scène des deux sœurs au second acte ; cela est fait sans qu’il vous en coûte rien. J’ai coupe les cotillons d’Iphise, et n’ai point touché à la jupe d’Electre. »

2. Crébillon, dans son Electre, IV, i :

Il est mort ; cependant si j’en crois À mes j’cui, Oreste vit encore, Oresto est en ces lieux.

I