130 ORESTE.
SCÈNE VII.
ORESTE, PVLADE.
ORESTE.
Va, lu verras Oreste à tes pompes cruelles ; Va, j’ensanglanterai la fête où tu m’appelles.
PYLADE.
Dans tous ces entretiens que je tremble pour vous ! Je crains votre tendresse, et plus votre courroux ; Dans ses émotions je vois votre âme altière, A-l’aepect du tyran, s’élançant tout entière ; Tout prêt de l’insulter, tout prêt de vous trahir ; Au nom d’Agamemnon vous m’avez fait frémir.
ORESTE.
Ah ! Clytemnestre encor trouble plus mon courage. Dans mon cœur déchiré quel douloureux partage ! As-tu vu dans ses yeux, sur son front interdit, Les combats qu’en son âme excitait mon récit ? Je les éprouvais tous ; ma voix était tremblante. IMa mère en me voyant s’effraye et m’épouvante. Le meurtre de mon père, et mes sœurs à venger, Un barbare à punir, la reine à ménager, Electre, son tyran ; mon sang qui se soulève ; Que de tourments secrets ! ô dieu terrible, achève ! Précipite un moment trop lent pour ma fureur, Ce moment de vengeance, et que prévient mon cœur ! Quand pourrai-je servir ma tendresse et ma haine, Mêler le sang d’Égisthe aux cendres de Plistène, Immoler ce tyran, le montrer à ma sœur Expirant sous mes coups, pour la tirer d’erreur ?
SCÈNE VIII.
ORESTE, PYLADE, PAMMÈNE.
ORESTE.
Qu’as-tu fait, cher Pammène ? As-tu quelque espérance ?
PAMMÈNE.
Seigneur, depuis ce jour fatal à votre enfance,